Aller au contenu principal
Politique

Opinion - 1977-2027 : 50 ans après l’OUA 77, le Gabon ambitionne d’accueillir le sommet de l’UA

Ike Ngouoni Aila Oyouomi. © DR

Ike Ngouoni Aila Oyouomi, président d’AILA, cabinet de conseil stratégique. © DR

- Ike Ngouoni Aila OyouomiLa renaissance de la cité de la Démocratie Symbole de la puissance architecturale Omarienne et résidence du gotha administrativo-politique, la cité de la Démocratie et notamment son palais des conférences finalisé en 1977 a longtemps fait la fierté de Libreville et des Gabonais qui se remémorent le faste d’antan aux plus beaux jours du PDGisme flamboyant et du bongoisme triomphant. Salles de fête gigantesques, villas cossues, extrême sécurité... ce dispositif a été érigé pour accueillir orgueilleusement l'ensemble des chefs d'État africains et donner à contempler l'influence diplomatique d'un El hadj Omar Bongo en quête de succès et de reconnaissance sur la scène continentale. En 1990 la conférence nationale, temps fort majeur de la dramaturgie politique gabonaise, se tient dans cette même enceinte ou se sont côtoyées pendant des décennies le Who's who du microcosme politique et l'ensemble des forces vives de la nation de l'époque.

Aujourd'hui, cette cité de la Démocratie incarne à tous points de vue un héritage gâché. En effet, à l'arrivée du président Ali Bongo Ondimba, les Librevillois et Gabonais ont observé, dans la stupéfaction générale, la démolition d'abord du palais des conférences et de manière générale de tout ce qui faisait la singularité de ce haut lieu de la nomenklatura gabonaise. Avec l'avènement du CTRI le projet d'une renaissance de la cité de la Démocratie est lancé. Les Gabonais revoient le ballet des camions et des engins de chantiers qui s'affairent autour de la cité de la Démocratie sans que l'on sache vraiment si cette nouvelle cité sera celle de la Démocratie rénovée, de la concorde tant espérée ou de la Restauration de la République. Après le bouleversement urbain de 1977, 2027 en verra-t-il un nouveau ?

Dans le but d'accueillir cette grand-messe continentale en 1977, le président El hadj Omar Bongo avait confié la construction du Palais des conférences et du boulevard Triomphal à une société yougoslave Autoput. A cette occasion, certaines habitations légères avaient été démolies pour permettre à Libreville d'alors d'opérer sa mue en passant de bourgade de 30 000 habitants à une cité de 200 000 âmes. Comme souvent, ces opérations de démolition avaient occasionné moult grincements de dents mais le résultat au final et la transformation du visage de la ville justifiait ce sacrifice au nom de l'intérêt supérieur de la Nation. Aujourd'hui encore, le boulevard Triomphal Omar Bongo constitue une artère centrale de la ville et une des voies de circulation qui a le mieux résisté à l'usure du temps.

Près de 50 ans après sa mise en service ce boulevard est toujours là et voit de part et d'autre se tenir fièrement le Palais Léon-Mba qui abrite l'Assemblée nationale, le Palais Omar-Bongo hôte du Sénat, et la Maison Georges-Rawiri, siège du groupe Gabon Télévisions, c'est dire à quel point cette bande d'asphalte figure en bonne place au sein du panthéon politique gabonais. Avec la perspective de la tenue dans deux ans d'un sommet de l'Union africaine, Libreville se verra-t-elle parée de ses plus beaux atours avec les habituels patchs cosmétiques et autres pavoisements ou sera-t-elle fondamentalement transfigurée comme cela avait été le cas il y a 50 ans ? On voit déjà poindre l'ambition urbanistique des autorités actuelles avec la construction dans la vallée Sainte Marie d'un nouvel ensemble administratif devant abriter de nombreux ministères. Cela fait-il partie d'un mouvement de rénovation urbaine plus large incluant donc la " restauration de la cité de la Démocratie "?

De manière plus large, est-ce que Libreville peut profiter de cet événement pour remettre de l'ordre dans son urbanisme devenu, aux dires de beaucoup, chaotique ? Sans doute est-ce l'occasion de revisiter le Schéma directeur d'aménagement urbain pour le rendre plus concret pour les Librevillois et, tout simplement, rendre la ville plus moderne et plus attractive tout en tenant compte de la démographie et du plan d'occupation des sols. En 1977, El hadj Omar Bongo avait prouvé que là où il y a une volonté politique il y a un chemin. Faisons le pari pour 2027 que la volonté existe. Voyons désormais quel chemin nous emprunterons.

random pub

Publicom - 1ere régie publicitaire au Gabon
Super Efficace 5e Annee
Petites Annonces L'Union
Logo