À preuve, les recensements organisés jusque-là qui ne prennent pas en compte les spécificités de chaque handicap, de sorte que l'on soit en capacité de dire combien le Gabon compte de déficients moteurs, sensoriels, psychiques, cognitifs, mentaux, etc. Bien souvent, l'administration a tendance à ne considérer que les handicapés moteurs, alors que les personnes handicapées renferment une importante population invisible mais réelle.
Conséquence : les valides initient des politiques qui ne cadrent pas toujours avec les besoins prioritaires de cette catégorie sociale. À commencer par la question de l'accessibilité de ces hommes et femmes dans les bâtiments, administrations publiques et privées, toujours sans solution. Et que dire de l'absence de rampes d'accès dans les transports en commun (cas notamment de Trans'Urb et Sogatra), dans les lieux d'aisances adaptés à ces personnes dans les ministères, les mairies, les entreprises, les écoles et universités, etc. ?
Les "oublis" des dirigeants concernant les droits des personnes handicapées s'observent aussi dans la construction des voies de communication. À Libreville, par exemple, en sus de la disparition des passages cloutés dans la plupart des rues, aucune signalisation ne fait cas des personnes invalides. De même que les passerelles de Petro, Carrefour SNI, lycée national Léon-Mba et du lycée Paul-Indjendjet-Gondjout semblent avoir été érigées pour exclure les infirmes.
Difficile donc de protéger les droits de ces citoyens en continuant à les tenir en dehors des cercles de décision. À l'instar des femmes, désormais pourvues d'un ministère, il est temps qu'un département dédié aux questions du handicap, confié à un membre bien intégré dans cette communauté et de qui l'on rend un bon témoignage, soit créé pour plus d'inclusivité dans la gouvernance nationale.