Renée Patricia Ku-kumbe Ivigu, fraîchement installée à la direction de Gab’oil, se voit confier une tâche ardue par le conseil d’administration. En effet, sa nomination s’inscrit dans un contexte de crise prolongée pour l’entreprise, qui est désormais sous la houlette de la Gabon Oil Company (GOC). En seulement deux ans, Gab’oil a vu défiler plusieurs directeurs : Bernardin Mve Assoumou, Louis Gaston Aubame, François Owono Messie et Ernest Ndong Nguema, chacun ayant affronté des défis majeurs sans parvenir à redresser la barre.
Lors de son installation, le président du conseil d’administration, Ruffin Martial Moussavou, a souligné l’urgence de la situation. « Il s'agit d'un impératif catégorique », a-t-il déclaré, exhortant Ku-kumbe Ivigu à transformer Gab’oil en une entreprise compétitive sur le marché de l’aval pétrolier. En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes : pour 2024, Gab’oil prévoit un chiffre d'affaires d'environ 29 milliards, mais la marge commerciale ne s’élève qu’à 2,7 milliards, marquant une chute de 50 % par rapport à l’année précédente. Les charges d’exploitation et de personnel dépassent de loin ces marges, laissant l’entreprise avec une perte provisoire de 7 milliards.
Face à ce tableau sombre, la nouvelle directrice générale a esquissé sa feuille de route en quatre piliers. Le premier vise une réorganisation stratégique pour saisir de nouvelles opportunités de croissance et améliorer l’efficacité. Le second se concentre sur une restructuration financière, essentielle pour retrouver la rentabilité et honorer les engagements envers les partenaires et l’État. Le troisième pilier concerne une révision des processus internes, tandis que le quatrième met l’accent sur la transformation numérique, indispensable pour rester compétitif et aligner les performances technologiques avec les objectifs commerciaux.
Ainsi, Renée Patricia Ku-kumbe Ivigu se retrouve à la croisée des chemins. Sa capacité à redresser Gab’oil sera scrutée de près, tant par les autorités que par les acteurs du secteur pétrolier. Le défi est colossal, mais les enjeux sont d’une importance capitale pour l’avenir de l’entreprise et de l’économie gabonaise.