Aller au contenu principal
Société & Culture

30 AOÛT/Liberté de presse : gare au culte de la personnalité !

30 AOÛT/Liberté de presse : gare au culte de la personnalité !

Au lendemain de sa prise de pouvoir, le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguéma s'était voulu rassurant face aux hommes et femmes des médias.

" La presse, c’est le quatrième pouvoir, nous allons vous rendre vos lettres de noblesse. Faites votre travail, faites-le bien ", avait-il recommandé.

Il attendait une presse libre, exerçant dans le strict respect de l'éthique et de la déontologie.

Mieux, qu'elle soit capable d’aiguillonner les actions de l'équipe du Comité pour transition et de la restauration des institutions (CTRI).

Dénoncer, critiquer ou simplement " dire les choses sans crainte".

Des assurances très vite battues en brèche par l'excès de zèle de l'ancien procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville André Patrick Roponat, qui avait fait convoquer le directeur du journal Gabon Media Time (GMT), ainsi que trois journalistes de cette même rédaction.

Le magistrat avait alors commis un soit-transmis donnant instruction à la Direction générale des recherches (DGR) d’entendre les quatre journalistes visés.

Une entrave grave à la liberté de la presse pourtant défendue par le chef de la Transition, qui aurait pu entacher cette période. Dans un contexte où la parole est donnée " aux chiens de garde " autrefois muselés par l'ancien régime, l'équilibre de l'information juste et vérifiée était attendue aussi bien par les populations que par le CTRI.

Ce qui imposait de la part des médias un changement radical de logiciel. Passant du culte d'Ali Bongo Ondimba à l'analyse objective des faits.

D'ailleurs, lors d’une communication à l’initiative d'un café média, Sylvain Abessolo, ancien DG de la Gabon 1ère, faisait mention du défi qui attendait les journalistes à l'aune de la Transition.

Celui-ci consistait à rompre avec d'anciennes habitudes marquées par le culte de la personnalité entretenu par le pouvoir déchu.

Un message qui semblait faire écho à la configuration du contenu du 20 heures qui avait rétabli le capital sympathie de la télé vis-à-vis de son public.

Un an après, l'audience est-elle encore de mise ? Seuls les chiffres peuvent y répondre.

Le tableau informationnel un an après le "Coup de libération" présente une presse encore habitée par le spectre du culte de la personnalité d'une part et de l’autocensure d'autre part.

Fort heureusement, quelques médias traditionnels ou en ligne essaient de sortir du lot avec des analyses distantes et cohérentes.

Quoi qu'il en soit, la Transition reste une étape au cours de laquelle chaque modèle peut être redéfini.

Et si la presse accuse encore des insuffisances, si elle peine totalement à se défaire de certaines tares et de l' influence des cercles politiques, il n'est pas trop tard pour se remettre à niveau.

 

Rudy HOMBENET ANVINGUI

Libreville/Gabon

random pub

Logo