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Société & Culture

Déguerpis de Plaine-Orety et environs : quelles solutions ?

Réception des représentants des déguerpis par le chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema. © DR

Le lundi 2 juin, commençait l'opération de destruction manu militari de Plaine-Orety et ses environs. Aujourd’hui, les lieux offrent un paysage semblable à un champ de ruines après une guerre. Des montagnes de gravats à perte de vue côtoient des familles désemparées, installées sous des abris de fortune.

Là où il y avait des foyers, des souvenirs, une vie, ne subsistent que détresse et incertitude. Des installations de fortune qui servent désormais de refuge, mais aussi de bastion pour ceux qui veulent faire valoir leurs droits bafoués. C’est sur ces entrefaites que, dans la nuit du 15 juin, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est rendu sur place pour rencontrer les sinistrés.

Si aucune déclaration officielle n’a été faite à l’issue de cette visite nocturne – en dehors de quelques clichés partagés – le lendemain (16 juin), en fin d’après-midi, le chef de l’État a convoqué au Palais Rénovation, les représentants du ministère de l’Habitat, des populations impactées et d’autres parties prenantes à l’opération.

Objectif : faire le point sur la situation des déguerpis non encore pris en charge et identifier des solutions viables pour leur relogement ou leur indemnisation, peut-on lire sur la page Facebook officielle de la présidence.

De cette réunion, il ressort que le président a tenu à rappeler que l’opération de déguerpissement "est légale et conforme aux textes, bien qu’elle n’exclue pas une approche humaine et responsable". D'où la mise en place d'un comité placé sous la supervision du vice-président de la République, Séraphin Moundounga, avec pour mission fondamentale de "veiller à la mise en œuvre effective des solutions arrêtées avec les services techniques compétents, les représentants des sinistrés et les autorités locales".

Mais qu'en pensent les déguerpis eux-mêmes ?
Sur les ruines de leurs habitations où ils campent, nombreux sont au courant de la rencontre. Mais peu la commentent car n'en comprenant pas tous les contours.

Ils préfèrent revenir sur la spécificité de leur zone (derrière les ambassades de Russie, du Liban et de Chine) dont les maisons n'avaient jamais été ni identifiés, ni recensés, encore moins indemnisés et qui n'ont eu que quelques heures pour quitter les lieux. '' Sur quelle base va-t-on nous indemniser '', se demandent-ils ?

Il faut donc retrouver Patrice Nguema du collectif de Der- rière-l'ambassade de Chine, qui a pris part à la rencontre avec le numéro un gabonais.

Il a certes tout perdu comme beaucoup d'autres, mais une lueur d'espoir transparaît après la réunion d’hier avec le ''Chef ''. ''Il a demandé qu’on recense les impactés''. Et M. Nguema a foi en la parole du président de la République. ''Il a parlé. Et quand un chef d'État dit de refaire le recensement, cela veut dire que les solutions vont être trouvées.''

Si M. Nguema se montre confiant, d’autres restent prudents, car encore marqués par la brutalité des faits. Pour eux, rien n’est encore gagné. ''Le président a réaffirmé que force reste à la loi et que le temps du laxisme était terminé, que les populations, par leur incivisme, se sont installées dans une zone qui appartenait à l'État et donc que le tort revenait aux populations... Pour moi, ces propos ne sont pas rassurants'', a estimé sous couvert d'anonymat un sinistré.

Quoi qu'il en soit, une lueur d’optimisme point. Car Oligui Nguema, tout en insistant sur la fin du laxisme, s’est engagé à mettre à disposition des populations non indemnisées, et dont la situation pourra être prouvée, des parcelles viabilisées ou des logements, avec une prise en charge à hauteur de 50 % par les déguerpis eux- mêmes.

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