Aller au contenu principal
Société & Culture

Police : Immongault sera-t-il enfin entendu ?

Hermann Immongault

Ce 19 mai 2025, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation Hermann Immongault a indiqué, lors d'un rassemblement à l'École nationale de police d'Owendo, que la réforme de la police nationale, engagée en novembre 2024, a permis la création de nouvelles unités spécialisées, la formation et le déploiement de 944 sous-officiers, la construction de postes de police et le recrutement de plus de 1 000 agents en cours de formation.

Cette énumération est à mettre du côté cour. Car côte jardin, les choses sont vraiment moins reluisantes. Le ministre a donc été obligé de lancer un message aux Forces de police nationale : tolérance zéro pour les dérives, exigence absolue d’exemplarité. Parmi les dérives observées, il estime que les contrôles abusifs et non autorisés, le racket et les dérives sur les réseaux sociaux n'ont plus leur place au sein de la police.

Cette détermination affichée par le membre du gouvernement aurait sans doute été un électrochoc si c'était la première fois que le sujet était évoqué. Cela aurait servi à quelque chose si le public découvrait le problème pour la première fois, lui aussi. Or, cela fait des décennies que chaque ministre de l'Intérieur remet ces dossiers sur la table. Sans grand effet. Les citoyens n'arrivent même plus à rire d'une situation qui confine précisément au ridicule.

Les policiers, dans leur ensemble (apparemment, il existe des agents sérieux puisqu'ils ont été décorés ce 19 mai), donnent l'impression d'une entité qui se moque des menaces, des injonctions de leur hiérarchie. Pour beaucoup, le racket est devenu une tradition et les premières victimes sont les chauffeurs de taxi. D'autres affirment que les recrues sont les éléments les plus dangereux à ce jeu. La moindre suspicion d'infraction se négocie à partir de 500 francs.

Alors, dans ce contexte, que peuvent bien changer l e s réprimandes du ministre Immongault ? De prime abord, rien du tout. En profitant de cette cérémonie à l'École nationale de police et de la décoration de quelques policiers "vertueux", on a surtout le sentiment que le chef de ce département supplie ou avoue son impuissance à juguler des pratiques bien ancrées dans les moeurs de la police.

Réformes en profondeur, renforcement des effectifs, amélioration des infrastructures : la Ve République veut une police engagée, professionnelle et irréprochable, a dit le ministre. Comme on en est encore bien loin, on peut juste espérer que ses agents respectent enfin ses directives.

--

Lire aussi - Police nationale : Immongault veut en finir avec " les compromissions " des agents

random pub

Petites Annonces
Logo