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Politique

Différend sur l’île Mbanié : le chef de l'Etat reçoit le rapport circonstancié

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Les membres de la Commission de la République gabonaise auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) ont été introduits hier au cabinet du chef de l'État, Ali Bongo Ondimba, par la Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda. Une audience à laquelle ont assisté, entre autres, les responsables du Parlement, les membres du Haut-Commissariat de la République, le ministre de l'Intérieur, Lambert Noël Matha. En sa qualité de chef de délégation, la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, accompagnée de ses commissaires, a remis au numéro un gabonais le rapport circonstancié du dossier opposant le Gabon à la Guinée équatoriale.

 

Occasion pour ladite Commission de faire à Ali Bongo Ondimba le compte rendu des arguments de défense présentés dans le contre-mémoire déposé à la Haye (Ndlr : ville abritant le siège de la Cour internationale de justice), le 5 mai dernier. Marie-Madeleine Mborantsuo et les siens ont également évoqué avec leur hôte la procédure juridictionnelle à soumettre auprès de l'instance devant trancher le litige entre les deux États limitrophes. À noter que ce différend territorial opposant le Gabon à la Guinée équatoriale n'est que la suite logique des rapports conflictuels entre la France et l'Espagne [tous deux colonisateurs des différentes parties] durant la période coloniale.

 

Pour rappel, les deux puissances coloniales signent, en 1900, la Convention de Paris fixant les frontières terrestres, tout en incluant les îles sur lesquelles la France reconnaissait la souveraineté espagnole. Il s'agit des îles de Corisco, Elobey chico et Elobey grande. Mais vers la fin de la période coloniale, l'Espagne foulera au pied la Convention de Paris. Faisant ainsi de Mbanié, Conga et Cocotiers des "dépendances " de Corisco. Ce fut véritablement le début du différend territorial. Un différend qui va être exacerbé au lendemain des indépendances. En effet, par un décret du 2 août 1967, le gouvernement gabonais accordera un permis de recherche d'hydrocarbures au consortium Gulf Oil-Shell Gabon dont la limite nord était établie à la frontière entre le Gabon et la Guinée équatoriale. Ce qui, naturellement, entraîna l'ire des autorités de Malabo.

 

Pour tenter de trouver un consensus, des discussions se sont ouvertes le 4 juin 1970 à l'initiative de la partie gabonaise. Lesdites réunions se sont poursuivies tant à Bata qu'à Libreville jusqu'en 1972, sans rien régler. Entre-temps, plusieurs incidents ont été enregistrés sur cette île alors que les discussions étaient en cours. L'incident du 20 février 1972 en constitue la parfaite illustration. Ce jour-là, des plaisanciers, en provenance du Gabon, pêchant aux abords de l'Île ont essuyé des coups de feu de la part de soldats équatoguinéens. Trois jours plus tard, des gendarmes gabonais ont effectué une descente punitive pour déloger leurs collègues équatoguinéens de l'île querellée.

 

Au regard du climat de plus en plus délétère, la Communauté internationale a tenté plusieurs médiations. Les défunts Albert Bernard Bongo et Francisco Macias Nguema ont mis de l'eau dans leur vin. D'où la signature le 12 septembre 1974 de la Convention de Bata déterminant les frontières terrestres et maritimes des deux pays. Un dégel des relations bilatérales qui a permis de conclure en 1979 un accord de coopération pétrolière. Cet accord révisé en 1982, sera dénoncé par la Guinée équatoriale. Ce fut la résurgence du conflit.

 

Yannick Franz IGOHO

Libreville/Gabon

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