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Économie

Les transports au Gabon : des défis et des réformes au milieu de tensions sociales

Des taxis-bus. © DR

Le secteur du transport au Gabon fait face à de nombreux défis. © DR

Depuis le début de l'année 2025, le secteur du transport au Gabon est sous pression. Les adhérents du Syndicat national des agents de la Direction générale des transports terrestres (SynaDGTT) ont suspendu leur grève pour laisser souffler le nouveau ministre Jonathan Ignoumba. Lequel succède à Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma.

Les agents réclament principalement le paiement intégral de leur prime de rendement sans partage avec d'autres services, ainsi que la résolution d'arriérés salariaux accumulés sur plusieurs mois. Ces tensions sociales sont exacerbées par un récent remaniement ministériel. Le départ du précédent ministre a laissé place à une nouvelle équipe.

Les syndicalistes espèrent que celle-ci apportera une dynamique positive dans ce secteur en crise. Cependant, la méfiance reste palpable au sein des syndicats qui menacent (déjà !) de reprendre leurs mouvements au cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une réforme majeure visant à centraliser et moderniser la gestion du secteur transport depuis le 1er janvier 2025. La Direction générale des transports terrestres (DGTT) est désormais l'unique autorité chargée d'organiser et réguler les transports terrestres au Gabon.

Cette mesure vise à renforcer la sécurité routière en centralisant les autorisations administratives et contrôles techniques. D'autres initiatives ont également vu le jour pour améliorer ce secteur clé de l'économie gabonaise. En 2024, plusieurs réformes ont été initiées pour remettre sur les rails la Société gabonaise des transports (Sogatra). Tandis que des nouvelles lignes reliant Libreville à Mouila ou Lambaréné ont été inaugurées par Trans'urb.

Le projet Taxi Gab+, qui a donné lieu à l'introduction de 417 nouveaux taxis dans le parc des transports en commun gabonais depuis sa mise en œuvre initiale quelques années auparavant et surtout son renforcement dernièrement, a permis une légère baisse du chômage dans ce domaine crucial pour l'économie locale.

Sur un autre front stratégique, celui du transport maritime, l'entreprise nationale CNNII connaît elle aussi ses propres difficultés depuis plusieurs années dues notamment à des problèmes financiers persistants.

Depuis septembre 2024 cependant, cette société parapublique est sous concession d'Ebomaf, un groupe burkinabé. Ce partenariat vise principalement à moderniser ses infrastructures sur deux décennies tout en permettant déjà quelques avancées notables comme l'acquisition d'un ferry pouvant transporter jusqu'à cinq cents passagers entre Libreville et Port-Gentil.

Force est de constater que malgré ces efforts prometteurs vers une modernisation progressive, la CNNII reste confrontée à des arriérés de salaires importants. Soit 17 mois, selon les employés de la CNNII. Une situation qui plonge nombre de ses personnels dans une précarité insupportable. Cependant, l'espoir demeure. 

À travers cette concession officielle, nombre d'analystes économiques estiment que toutes ces difficultés pourraient trouver bientôt une issue positive. Le secteur des transports au Gabon se trouve à un tournant décisif. Entre réformes ambitieuses et tensions sociales persistantes, l'équilibre reste fragile.

Si certaines avancées témoignent d'une volonté politique réelle d'améliorer les infrastructures et services publics, elles risquent d'être compromises par un climat social délétère si les revendications des agents ne sont pas prises en compte.

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