Présidentielle : le ballon d'essai de Bilie-By-Nze !

Un véritable "galop d'essai", pour emprunter au jargon sportif. Alain-Claude Bilie-By-Nze - dernier Premier ministre du chef de l'État déchu, non moins "farouche" opposant au nouveau régime incarné par le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a décidé d'aller au contact de ses compatriotes de l'hinterland.

Le natif de Ntang-Louli a sciemment commencé son périple par sa province na-tale, l'Ogooué-Ivindo, pour convaincre ses "frères", selon lui, sur les errements du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

Un choix loin d'être anodin au regard de la superficie et des ressources de cette province, la plus grande, regorgeant d'immenses richesses du sol et du sous-sol mais dont les populations vivent dans l'extrême précarité. Par la suite, il portera, sans aucun doute, le même message à ses compatriotes du Woleu-Ntem.

Reconnu comme fin stratège politique, il est évident que Bilie-By-Nze va jeter son dévolu sur le "Septentrion" pour tenter de détruire le "capital sympathie" de Brice Clotaire Oligui Nguema dans cette partie du pays largement acquise à la cause du président de la Transition. Du moins si l'on en juge par la présence massive de "l'association Ossimane". Réussira-t-il ce hold-up ? Wait and see...

Avant de rallier le Moyen-Ogooué, présenté comme le centre du Gabon ou converge depuis l'époque coloniale tout le Gabon profond à cause non seulement de sa position géographique mais surtout au regard du caractère cosmopolite et hétérogène de sa population.

En réalité, ladite mini-tournée revêt plusieurs enjeux sur le plan politique. D'abord, l'ancien Premier ministre est dans une opération de charme à l'échelle nationale voire internationale.

Objectif : faire son mea culpa et, par la même occasion, redorer son image politique. En effet, plusieurs Gabonais estiment, à tort ou à raison, qu'il a activement participé à la déliquescence du pays aux côtés d'Ali Bongo Ondimba qui en avait fait son homme lige. Bilie-By-Nze en a bien conscience et compte se départir de cette image négative. D'où son "chemin de Damas" comme il aime à le répéter.

Ensuite, le leader d'EPG veut s'enquérir des difficultés et autres préoccupations (?) des habitants de l'arrière-pays. Ce, avant les échéances électorales à venir. Pour la suite "proposer des pistes de solutions". L'homme, qui n'a pas encore fait officiellement acte de candidature à la présidentielle du 12 avril prochain est pour ainsi dire en précampagne électorale ou presque.

Une démarche qui ressemble à s'y méprendre à celle qu'avait entreprise en son temps Jean Ping deux ans avant la tenue du scrutin présidentiel de triste mémoire de 2016 qui s'était achevé dans le chaos...