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Société & Culture

Gabon : Libreville croule sous des tas d'immondices!

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Comment expliquer, en effet, que depuis de nombreuses années, on ne soit pas encore venu à bout de la problématique du ramassage et de la collecte d'ordures ménagères à Libreville ? Manque de volonté politique ? Absence de coordination entre les services ? Faute d'imagination ? Bref, c'est à ne rien y comprendre. Les tas d'ordures perceptibles dans la plupart des quartiers de la capitale gabonaise démontrent que l'insalubrité s'enracine davantage et devient inquiétante. D'où cette urgence à agir.

 

LIBREVILLE croule sous le poids des immondices. Les populations cohabitent avec les ordures et doivent supporter les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. Des déchets jonchent certaines artères de la ville. Dans les quartiers, les bacs à ordure débordent. Ce spectacle n'est plus étonnant. L'insalubrité est un constat que peut dresser tout visiteur qui arrive pour la première fois à Libreville. Aucun quartier n'est épargné par le phénomène. Du quartier Alibandeng, dans le 1er arrondissement de la capitale gabonaise, au quartier Nzeng-Ayong en passant par Sotega, Nkembo, Atsibe-Ntsos, et même le long du Boulevard triomphal, le décor est le même. Des montagnes d'ordures dégradent l'image de la ville que nous voulons belle et conviviale. Curieusement, ce tableau hideux ne semble plus incommoder les habitants. "Nous avons fini par accepter cette cohabitation avec les ordures qui nous est imposée.

 

Si les autorités sont impuissantes face au phénomène de l'insalubrité, qu'est-ce que nous, Gabonais lambda, pouvons faire ? ", s'interroge Célestine, habitante du quartier Alibandeng. La persistance du phénomène de l'insalubrité à Libreville laisse penser que la lutte mener contre elle est un combat (peut-être) trop dur à mener par le gouvernement et les municipalités. Lesquels d'ailleurs ont été interpellés par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, le 29 novembre dernier, lors d'une séance de travail. Tapant du poing sur la table, le chef de l'État a exigé des membres du gouvernement des résultats et non plus des discours en matière de propreté des villes du Gabon. "C'est terminé, cela. Il faut que l'on mette de l'ordre. Il faut que les villes capitales soient propres", recommandait-il. Des propos rapportés par la Première ministre Rose-Christiane Ossouka Raponda. À travers cette déclaration, Ali Bongo Ondimba rappellait que la propreté est importante et qu'il faut en effet mobiliser toutes les ressources indispensables à l'éradication de l'insalubrité au Gabon. Il en fait d'ailleurs une de ses préoccupations. Et le signal, cachant mal une profonde exaspération devant l'inertie de son gouvernement, n'est pas à négliger.

 

Les nombreuses initiatives prises en matière de propreté, telles que les mesures de collectes urgentes ; les partenariats avec les sociétés de collectes d'ordures, comme le concours de l'arrondissement le plus propre (pour inciter les arrondissements à lutter contre l'insalubrité), indiquent sa volonté d'apporter une réponse à ce problème. Mais il ne peut être résolu que si les autorités municipales, les sociétés de nettoyage et les populations jouent chacun leur partition. Or, comme le soulignent de nombreux rapports, l'incivisme des Librevillois et l'incapacité des autorités municipales à gérer de façon optimale l'insalubrité sont autant d'entraves.

 

Il y a donc urgence, au regard des tas d'immondices, de penser de nouvelles stratégies de lutte contre ce phénomène pour espérer rendre la ville de Libreville plus propre.

 

Prissilia M. MOUITY

Libreville/Gabon

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