Au cours d’un webinaire organisé le 5 mai dernier par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) à l’occasion de la journée internationale des sages-femmes, le Dr. Sennen Hounton, directeur régional de du (UNFPA) a dressé un tableau préoccupant de la situation des sages-femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Chaque jour, a-t-il révélé, 500 femmes meurent de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, et un nouveau-né décède toutes les 17 secondes. Pourtant, pense-t-il, un investissement accru dans les sages-femmes permettrait d’éviter près des deux tiers de ces décès.
Le déficit en personnel qualifié est aussi criant. Il manque ainsi 100 000 sages-femmes pour répondre aux besoins essentiels de la région. Avec moins de 10 sages-femmes pour 10 000 habitants, bien en deçà des 44,5 recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Certains pays comme le Tchad et le Niger enregistrent même des taux de mortalité maternelle dépassant 800 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Face à cette urgence, l’UNFPA a mis en place une feuille de route pour renforcer la formation et le déploiement des sages-femmes. Mais ces efforts sont menacés par la baisse des financements internationaux, mettant en péril des services essentiels.
Le Gabon n’échappe pas à cette crise. Malgré des avancées dans le domaine de la santé maternelle, la profession de sage-femme reste en difficulté. Et selon le média en ligne, Gabon média time, une centaine de sages-femmes affectées depuis 2021 n’ont toujours pas reçu de salaire, les plongeant dans une précarité inacceptable. De plus, le ratio de sages-femmes par habitant demeure insuffisant, notamment en zones rurales où l’accès aux soins est limité.
Alors que le Burkina Faso démontre qu’un investissement soutenu peut réduire la mortalité maternelle comme l’a si bien indiqué le Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou, ministre de la Santé du Burkina Faso qui prenait part au webinaire. Le Gabon doit donc impérativement revoir ses priorités. Car, il est temps de garantir aux sages-femmes les moyens nécessaires pour exercer leur mission et sauver des vies. Tant il faut savoir que les sages-femmes sont bien plus que des professionnelles de santé. Elles sont les piliers de la survie maternelle et infantile. Pourtant, elles restent invisibles aux yeux des décideurs.
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