Santé : quand les communautés prennent les rênes du suivi médical

Dans le cadre de l’amélioration de son système de santé, le Gabon intègrera désormais les communautés dans le suivi des services médicaux. Un changement illustré par la mise en place du Community lead monitoring (CLM), un dispositif où les citoyens eux-mêmes jouent un rôle actif dans l’évaluation et l’optimisation des soins. C’est du moins ce que l’on retient de l’atelier de restitution de la mission d'assistance technique d'Expertise France faite par le Comité de coordination multisectorielle (CCM) du Gabon vendredi dernier.

‘’Ce ne sont plus seulement les professionnels de santé qui surveillent la qualité des soins, mais aussi les bénéficiaires eux-mêmes’’, explique Rachelle Ibinga Koula, présidente du comité de coordination pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Grâce à l’appui d’Expertise France et du Fonds mondial, des relais communautaires sont désormais formés pour signaler les ruptures de médicaments, l’absence de personnel soignant ou encore les besoins non couverts dans les centres de santé.

Une nouvelle façon de faire qui s’inscrit dans une dynamique plus large. Bertrand Kampoer, consultant international, souligne ainsi que le Plan national de développement sanitaire 2024-2037 repose sur trois piliers que sont la proximité des services, l’équité dans l’accès aux soins et l’amélioration de la qualité des prestations. Un patient ne devrait donc plus parcourir plus de cinq kilomètres pour se faire soigner, ni être pénalisé par un manque de ressources.

Avec le CLM, les communautés deviennent actrices du changement, veillant à ce que les promesses du gouvernement en matière de santé se traduisent en actions concrètes. Une avancée qui pourrait bien transformer durablement le paysage sanitaire du Gabon. Reste maintenant à vir sa manifestation concrète sur le terrain.