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Personnalités gabonaises

Jean-François Ndongou : " Pendant une session, en cas d'élection ou de consultation, l'Assemblée nationale fonctionne sans difficultés majeures"

Jean-François Ndongou

Jean-François Ndongou © DR

L'union : Monsieur le président, la première session ordinaire du Parlement s'ouvre aujourd'hui. Dans quel état d'esprit l'abordez-vous ?

Jean-François Ndongou : Tout d'abord, je voudrais vous remercier pour l'opportunité que vous m'offrez de m'exprimer à travers vos colonnes.

Pour répondre à votre question, je dirais que nous l’abordons dans un très bon état d’esprit car, mes collègues et moi-même sommes optimistes et impatients de retrouver le palais Léon-Mba et nous remettre au travail.

L’Assemblée nationale, par ma modeste voix ce matin, jour d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2025, est très honorée de ce que le premier quotidien de notre pays soit venu prendre le pool de nos activités.

Je rappelle, pour vos nombreux lecteurs, que cette session est dite des lois. J’ajoute que nous sortons d’une intersession parlementaire. En effet, il vous souviendra que nous avons été convoqués en session extraordinaire pendant une dizaine de jours au cours du mois de janvier dernier, aux fins d’examiner le Code électoral dans l’optique de parfaire le fonctionnement de nos institutions. Ceci dit, nous mesurons la charge de travail parlementaire qui nous attend.

Beaucoup de projets de lois ont été adoptés par le gouvernement pendant cette période d’intersession. Nous allons consacrer du temps à l’effet de les examiner minutieusement et les adopter pour la bonne marche de nos institutions et de notre pays".

Cette session, Monsieur le président, sera entrecoupée par la tenue de l'élection présidentielle le 12 avril prochain. Ne craignez-vous pas de voir les députés déserter l'hémicycle pour aller battre campagne et soutenir leur candidat ?

Je m’attendais à cette question de votre part au regard du calendrier qui affiche d’ailleurs des échéances très rapprochées et parmi lesquelles, la présidentielle du 12 avril 2025.

Soyez en assurés, nous ne craignons rien. Nous sommes sereins. Sur le plan réglementaire, les dispositions de l’Assemblée nationale section III, en ses articles 23 et 24 et la section IV, article 29, fait obligation aux députés d'être présents durant les travaux.

Par ailleurs, la durée de la campagne, comme vous le savez, est bien limitée par la loi à deux semaines. Cela ne nous pose aucun problème car nos emplois du temps sont conçus pour s’adapter aux différents contextes. Le fait que les Gabonais soient appelés à élire leur nouveau président de la République dans quelques semaines, traduit le bon fonctionnement de nos institutions, à travers cette Transition politique exceptionnelle qui obéit à la feuille de route du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

Vous savez bien qu’un certain nombre d’instruments juridiques notamment, la nouvelle Constitution, le Code électoral ont été promulgués. N’oublions pas non plus qu'en novembre dernier lors du référendum, nos compatriotes se sont massivement rendus aux urnes. Une participation que je salue au passage. Nous venons de vous décrire là, quelques moments forts de notre histoire politique. Ceci pour vous dire que l’Assemblée nationale a toujours fonctionné et continuera d’accomplir ses missions normalement.

Certes, comprenez que nous puissions être quelque peu dubitatifs.

Nous vous comprenons parfaitement. Permettez également que nous puissions vous citer quelques exemples qui illustrent le fait que pendant une session, même en cas d’élections ou de consultation, l’Assemblée nationale fonctionne sans difficultés majeures.

Au mois de novembre 2024, il y a eu l’élection référendaire dans notre pays. Chacun de nous, en sa qualité d’électeur, s’est rendu dans sa circonscription électorale, dans sa localité, pour accomplir son devoir civique.

Au terme de celui-ci, nous sommes revenus au palais Léon-Mba pour poursuivre nos activités parlementaires, conformément à l’article 49 nouveau de la Charte de la Transition. Et parmi nos activités de cette période figurait l’examen du projet de loi des finances initiale exercice 2025, qui a d’ailleurs été adopté en séance plénière au mois de décembre 2024. C’est vous dire que l’Assemblée nationale continuera de fonctionner normalement car, l’élection présidentielle c’est juste deux semaines de campagne

Monsieur le président, tout de même, le risque de relâchement des députés est d'autant plus grand que les législatives pointent à l'horizon. Ne pourraient-ils pas davantage songer à cette échéance qu'à leurs obligations parlementaires ?

Ah bon ! Vous me donnez là une information. Donc vous connaissez déjà la date des prochaines élections législatives ? Moi non, bref.

Pour revenir à votre question puisque vous insistez, je ne peux pas être à la place de mes collègues. Sinon, prendre part à une élection est une ambition légitime pour chaque citoyen. J’imagine qu’au-delà des comptes rendus parlementaires, certains de mes collègues ont dû profiter de cette période d’intersession pour entretenir les concitoyens de leurs localités respectives.

Pour être clair avec vous, notre institution est régie par un règlement intérieur. Une fois la session ouverte, tout député est tenu d’être au palais Léon-Mba pendant les travaux, sauf cas de force majeure. Dans tous les cas, n’ayez crainte. Nous connaissons tous le fonctionnement de la maison du peuple. Comme pour vous dire qu’un athlète ne peut courir avant le top départ donné par le chrono. Si tel était le cas, alors l’ouverture de cette première session devrait être différée pour coller à votre réponse.

Au cours de la première session ordinaire du Parlement de l'année écoulée, l'Assemblée nationale avait diligenté un certain nombre d’enquêtes parlementaires. À ce jour, où en êtes-vous avec les conclusions ?

Toute enquête est toujours sanctionnée par des conclusions et les enquêtes parlementaires n’y échappent pas. Effectivement, l’Assemblée nationale a diligenté deux enquêtes. L’une, sur le Fonds gabonais d'investissements stratégiques (FGIS) et l’autre, sur la Société nationale des bois du Gabon (SNBG).

Ces deux enquêtes ont été bouclées, votées en séances plénières et le rapport a été transmis par le président de l’Assemblée nationale à Monsieur le Premier ministre.

Il y a une autre enquête sur la question de la nationalité qui n’est pas encore bouclée, donc nous ne pouvons pas en parler pour le moment. Sur toutes ces questions qui ont des répercussions sur le vécu de nos compatriotes, notre rôle primordial, en tant que représentants du peuple, est d’éclairer et d’édifier l’opinion. C’est ça la démocratie et l’Assemblée nationale est le cadre juridique approprié de l’expression démocratique.

Quelques mots sur les actions menées par l'Assemblée nationale durant la période d'intersession ?

Sur le plan national, nous pouvons citer quatre grandes actions. Notamment, l’examen et l’adoption du nouveau Code électoral ; la mise en place et la désignation des membres du Collège médical chargé d’évaluer l’aptitude physique et mentale des candidats à l’élection du président de la République du 12 avril 2025 ; la tenue du séminaire sur le renforcement des capacités des fonctionnaires du parlement organisé par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et l’Université Senghor d’Alexandrie ; la poursuite de la Mission d’information parlementaire sur l’habitat et le foncier en République Gabonaise.

Nous avons eu également des entretiens ici au Palais Léon-Mba avec un certain nombre de représentations diplomatiques dont l’Égypte, le Sénégal, l’Union européenne et récemment, l’Union africaine sur des questions d’intérêts communs. Sur le plan international, nous avons pris une part active à la réunion des présidents des parlements des États africains atlantiques à Rabat au Maroc. La rencontre visait la transformation de la façade atlantique africaine en un espace d’intégration, de prospérité, d’attractivité et de connexion avec le monde.

Amorcée le 30 août 2023, la Transition est prévue de s'achever au terme de l'élection présidentielle à venir. Quelle appréciation faites-vous du rôle joué par la Représentation nationale depuis cette date ?

C’est l’occasion ici pour nous de remercier le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema qui a jugé utile, aux lendemains de son avènement à la magistrature suprême, de mettre en place les institutions, parmi lesquelles l’Assemblée nationale que j’ai l’honneur de présider.

Mes collègues et moi avions répondu, valablement et selon le calendrier prévu par la Charte de la transition, aux exigences républicaines de la transition. Les sessions et autres activités parlementaires ont été convoquées dans les délais légaux. Tous les parlementaires commis à la tâche ont répondu présents.

C'est vous dire que nous vivons une transition exceptionnelle et exemplaire à tout point de vue. Les secteurs vitaux de la nation fonctionnent normalement, même si les correctifs sont toujours nécessaires à apporter ici ou là. Le Gabon est un havre de paix et son peuple constitue une nation en marche. Comme tous les pays, nous connaissons nous aussi des hauts et des bas. Mais nous maintenons le cap. Le CTRI a pris des mesures salvatrices qui conduisent notre pays vers son retour dans le concert des nations car, les nouvelles autorités ont à cœur de sortir de la Transition par le retour rapide à l’ordre constitutionnel et faire en sorte que le pays puisse aborder les futurs défis de son développement sur des bases et des piliers solides.

Pour conclure, un message à l'endroit de nos lecteurs ?

Tout en vous réitérant nos remerciements, je voudrais ici réaffirmer la détermination des députés à accomplir pleinement leurs missions et à accompagner du mieux possible la Transition.

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