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Personnalités gabonaises

Oligui Nguema : défis et enjeux économiques

Jean-Fidèle Otandault

Jean-Fidèle Otandault © DR

1. Les enjeux économiques du Gabon sous la vision de Brice Clotaire Oligui Nguema

Cette tribune libre est une démarche prospective sur les défis et les enjeux économiques du Gabon sous le prisme de la vision et des chantiers de transformation initiés par le président de la Transition, candidat à la présidentielle du 12 avril 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema qui s'est imposé un principe directeur stratégique : ancrer solidement le Gabon sur les rails de la modernisation et du développement durable.

En effet, dans un contexte marqué par un fort désir de renouveau, difficile de ne pas s’accorder sur le fait que le Gabon est sur la bonne voie en matière de réformes structurantes et que la vision qui guide désormais le pays lui permet de tracer une trajectoire de développement ambitieux. Un point de vue partagé par les bailleurs de fonds institutionnels, mais aussi par les investisseurs potentiels qui sont particulièrement nombreux ces derniers mois à venir prospecter les opportunités économiques offertes par le Gabon.

2. Accélérer la transformation économique du Gabon

Pour assurer le succès de sa politique visant l’accélération du développement du Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a donné son feu vert pour le lancement d’une étude nationale prospective baptisée "Gabon 2050". Une initiative dont la mission est de façonner l'avenir du pays pour les décennies à venir.

Avant cela, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait déjà validé et lancé la mise en œuvre du Plan National de Développement de la Transition (PNDT 2024-2026). Ce dernier vise à dynamiser la gouvernance dans notre pays, à restaurer la confiance du peuple gabonais et de jeter les bases d'un avenir meilleur.

Pour leur part, les partenaires techniques et financiers ont fait remarquer que si les réformes engagées sont menées avec efficience, la gouvernance du pays est appelée, à moyen terme, à se conformer aux meilleurs standards internationaux.

Cet aspect concerne aussi bien la gestion responsable des deniers de l’État que la mise en place d’un environnement attractif pour les investisseurs, une moindre dépendance vis-à-vis des hydrocarbures (25,3% du PIB et 70% des exportations en 2023), l’essor durable des secteurs clés de l’économie (mines, industrie, énergie, finance…), ou encore l’instauration de la justice sociale.

Il est d’ailleurs précisé dans le PNDT que les hypothèses macroéconomiques font ressortir une croissance essentiellement par le secteur hors pétrole, en particulier celui des Mines, du Commerce, des Industries de transformation et des services dans un contexte de diversification de l’économie nationale. Vers des indicateurs améliorés. L’objectif affiché étant de consolider une croissance économique inclusive et durable soutenue par une gouvernance nationale plus efficace en misant sur le développement du capital humain et des infrastructures.

Dans cette perspective, le secteur minier devrait contribuer à améliorer sensiblement les revenus de l’État. Et si la transformation locale est privilégiée, cela créera des dizaines de milliers d’emplois supplémentaires et de la valeur ajoutée conséquente.

Dans le domaine de la transition énergétique, les opportunités d’investissement dans les énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire) devraient capter les capitaux de divers horizons et positionner le pays comme un hub de l’énergie verte dans la zone Cemac.

Dans les domaines de l’Agriculture et de la transformation, les réformes initiées devraient réduire au moins de moitié les importations alimentaires et donner une dimension nouvelle au tissu productif du pays. Parallèlement à ces changements de taille, le climat des affaires se trouvera nettement amélioré grâce à la réduction de la bureaucratie, l’intensification de la lutte contre la corruption et les incitations fiscales pour attirer les investissements directs étrangers et nationaux.

Selon la Banque Africaine de Développement (BAD, Rapport Pays 2024), le Gabon aurait besoin de dépenser 1,18 milliard d’USD par an jusqu'en 2030, soit environ 4,7 % du PIB prévisionnel de 2024, pour accélérer son processus de transformation structurelle. Les réformes opérées pourront alors permettre d’améliorer significativement les indicateurs. La croissance du PIB pourrait ainsi atteindre les 5% à l’horizon 2030 (contre 2,9% en 2024) et le taux de chômage des jeunes (estimé actuellement à 38% par la Banque mondiale) pourrait être réduit d’au moins 30%.

Pour sa part, le ratio impôts/PIB devrait s’établir à 4,5 à la fin de la décennie. Ce qui contribuera significativement à combler le déficit de financement. D’autant plus que la Direction générale de la Dette prévoit que le taux d’endettement passera à 41,4% en 2030 contre 54,6% en 2022. Une hausse marquante de la productivité et de la compétitivité des entreprises est également attendue.

Au nom de la souveraineté nationale. Même si la campagne électorale n’est pas encore lancée, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a tout de même déjà donné un aperçu de ses priorités s’il est élu à l’issue du scrutin d'avril prochain. Celles-ci sont axées justement sur l’amélioration de la gouvernance, la création d’emplois, l’accès aux services sociaux de base, la modernisation des infrastructures et le soutien massif au développement des secteurs clés.

Il a aussi tenu à rappeler que nombre de programmes ont déjà été lancés pour acter la transformation du Gabon. Et le Président de la Transition de souligner que sa vision stratégique et son engagement envers le progrès ont pour objectif prioritaire d’asseoir la souveraineté du Gabon.

C’est dans ce cadre, sous sa direction, que le gouvernement a mis en orbite des actions décisives pour que le Gabon puisse reprendre le contrôle de ses ressources naturelles.

3. Contrôle des ressources stratégiques

En juillet 2024, l’État a intégré dans son giron Assala Energy, auparavant détenu par le fonds d’investissement américain Carlyle. Suite à cette opération qui ne manque pas d’audace, ne représentant pas moins de 25 % de la production nationale de pétrole, il est difficile de ne pas reconnaître qu’une telle démarche symbolise une affirmation de la souveraineté nationale et une volonté de garantir que les richesses du pays profitent directement à sa population.

Parallèlement, le secteur du bois a également été réinvesti par l’État avec la reprise de 63 % des parts de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG). La même approche a été adoptée dans d’autres domaines de premier ordre, à l’instar du transport aérien qui a vu la naissance de Fly Gabon, premier pavillon national depuis la liquidation d'Air Gabon en 2006.

Dans le secteur des nouvelles technologies, le programme gabonais visant la digitalisation de son économie accorde aussi un intérêt primordial à la souveraineté numérique. Mais pour le général Brice Clotaire Oligui Nguema, souveraineté nationale doit aussi rimer avec inclusivité et gestion responsable des ressources publiques. Consigne a donc été donnée afin que les ressources minières, pétrolières ou encore forestières soient utilisées pour instaurer un équilibre macroéconomique inscrit dans la durée et à même de financer les engagements sociaux pour la population.

4. Les priorités du Gabon pour l'avenir

Miser sur des infrastructures modernes. À l’évidence, les infrastructures sont au cœur de la politique du président Oligui Nguema. Un accord historique avec l’Union européenne, signé en novembre 2024, prévoit une subvention de plusieurs dizaines de millions d’euros pour moderniser le réseau ferroviaire du Transgabonais, améliorant ainsi la connectivité nationale et régionale. D’autres projets de grande envergure sont aussi sur le feu, tels que le port en eau profonde de Mayumba, la ligne de chemin de fer Belinga-BoouéMayumba ou encore le barrage hydroélectrique de Booué.

Des programmes infrastructurels qui devraient générer 163 000 emplois à court terme (ref : discours présidentiel du 31 décembre 2024), témoignant de la volonté du Chef de l’État de lutter contre le chômage et de dynamiser l’économie par les grands investissements.

Souhaitant améliorer rapidement les conditions de vie des fonctionnaires, il a également lancé un programme de construction de près de 2000 logements, permettant aux agents de l’État d’accéder à la propriété grâce à un système d’hypothèque basé sur leur prime de logement mensuelle. Maintenir le cap, aller de l’avant.

Par ailleurs, s’il y a un domaine où le général Oligui Nguema a enregistré les succès les plus retentissants, c’est sans nul doute sur la scène internationale. Les importants efforts diplomatiques du Chef de la Transition ont porté largement leurs fruits. Le 3 mars 2025 lors du discours officialisant sa candidature à la magistrature suprême, il a tenu à rappeler les initiatives d’ampleur entreprises ces derniers mois, mettant l’accent sur la nécessité d’asseoir la souveraineté et le rayonnement du Gabon ; la restructuration de l’économie, l’amélioration des infrastructures et les avancées sociales.

"Notre Nation se trouve à un tournant décisif de son histoire. Pendant longtemps, nos richesses n’ont profité qu’à quelques-uns. Aujourd’hui, nous travaillons pour tous les Gabonais", a-t-il déclaré. Pour ma part, j’estime humblement, mais avec forte conviction, que notre cher pays, le Gabon, est sur le droit et le bon chemin. Le bilan de ces derniers mois parle de lui-même et les perspectives ne peuvent que nous enchanter. N'en déplaise aux contempteurs.

 

Par Jean-Fidèle OTANDAULT, Expert-Comptable, Commissaire aux Comptes, 
Ancien Ministre d'État du Budget et des Comptes Publics.

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