Quel désordre ! Au Gabon, certaines entreprises se comportent de façon méprisante comme si elles sont au-dessus des lois. Et se permettent de violer le Code du travail sans être inquiétées. Le cas de Foberd est la meilleure illustration de l'inefficacité ou de l'hypocrisie de l'Inspection du travail. Tout le monde sait ce qu'il se passe à Foberd mais personne ne fait rien.
La semaine dernière, les employés de cette entreprise ont engagé un mouvement d'humeur. Sur la toile, une vidéo montrant un face-à-face entre les grévistes et leur directeur général, Fonkou Mbah, a exacerbé les internautes. Pour cause, le responsable, sur un ton méprisant, exige à ses agents en sit-in "que celui qui a fermé le portail se dénonce s'il a des c..." C'est avec la même arrogance que les reporters de L'Union, dépêchés sur le lieu de la grève la semaine dernière, ont été accueillis.
Les grévistes réclament un meilleur traitement. Déjà, il est anormal que cette entreprise implantée sur le sol gabonais emploie plus de ressortissants camerounais que de Gabonais. Pis, les nationaux n'ont quasiment pas droit aux promotions. Seuls les ressortissants camerounais sont promus à des postes de responsabilité, avec des salaires décents. Des stratégies sont déployées pour ne pas embaucher les agents gabonais en fin de CDD. Et les salaires de misère que perçoivent nos compatriotes ne correspondent pas du tout au volume de travail exigé.
Un traitement frisant l'esclavage dans un pays en pleine transition. Les internautes ont longuement fustigé le silence du ministère du Travail. Les tentacules de la pieuvre Foberd ont peut-être neutralisé tout le ministère. Le désespoir de ces Gabonais employés de la société camerounaise ne semble pas ébranler les autorités en charge du respect du Code du travail dans notre pays. Il est urgent qu'une en- quête soit ouverte pour déterminer les raisons de ce silence autour du dossier Foberd !