En remettant en cause la Convention de Bata signée en 1974, la Guinée équatoriale a finalement couru le risque d'être amputée d'une partie de son territoire actuel. Le régime de Malabo ne le savait probablement pas, pis il n’avait pas imaginé ce qui pourrait advenir au terme du rendu du CIJ.
Même s’il se refuse à lire clairement la décision dans son volet frontière terrestre, il reste que tout est indiqué noir sur blanc. Des conséquences non mesurées s’en suivront naturellement suite à l’arrêt de l’instance juridique onusienne.
Alors que d’importants investissements ont été réalisés par les autorités équato-guinéennes, Mongomo et Ebebiyin pourraient ainsi être rétrocédés au Gabon, en respect de la décision de la CIJ qui ne reconnaît que la Convention franco-espagnole de 1900. Cette décision pourrait naturellement avoir des incidences notables sur les plans politique et social. Même si les deux parties n’ont pas encore engagé les discussions sur cet aspect frontalier, il se poserait toutefois des problèmes de nationalité pour ceux qui y résident à partir du moment où ces villes devraient être rattachées au Gabon.
Certains vont jusqu’à évoquer l’hypothèse d’un nouveau redécoupage politique, d’autres y voient un casse-tête pour Malabo. Car, les experts équato-guinéens n'avaient certainement pas cette donnée, préférant tout laisser à leurs avocats américains manifestement bien plus engagés sur le point de la souveraineté des îles au coeur du conflit frontalier.
Espérons que les deux parties considèrent cette dernière situation et que, en se remettant autour d'une table, elles comprendraient le bien-fondé de respecter les accords territoriaux de 1974. Dans l'intérêt de leur amitié historique. Auquel cas, l’arrêt de la CIJ doit être appliqué dans sa globalité. Car il ne peut s’agir d’un "libre-service" dans lequel chacun ne retiendrait que ce qui l’arrange.
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