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Société & Culture

Hypertension et diabète : vers un protocole de prise en charge élargi au milieu rural

Les participants à l’ouverture des travaux.

Un atelier de consensus national de deux jours sur l’élaboration des protocoles de prise en charge de l’hypertension artérielle et du diabète au niveau des strutures de soins primaires s'est ouvert hier, 15 mai 2025, au siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Libreville. C'est son représentant, Dr Nsenga Ngoy, qui a en donné le coup d'envoi, en présence du représentant du ministère de la Santé, Françoise Mbang Obame, ainsi que plusieurs spécialistes du domaine.

Cette rencontre, qui prend fin ce vendredi est organisée en partenariat avec le ministère gabonais de la Santé. Il a pour but de mettre en place des directives pour permettre à tous les professionnels de santé, qu'ils soient basés dans la capitale ou en milieu rural, de dépister précocement et traiter efficacement ces maladies chroniques aux conséquences dramatiques dans certains cas.

En effet le constat fait par les experts relève que les maladies non transmissibles, notamment l’hypertension et le diabète, connaissent une forte hausse en Afrique, et plus particulièrement au Gabon. Le Pr Ayo Bivigou, chef de service de cardiologie au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), est revenu sur les données préoccupantes sur l'évolution de ces maladies.

Selon elle, la prévalence de l’hypertension est passée de 20 % dans les années 90 à des taux qui oscillent aujourd'hui entre 35 et 40 % chez les adultes. Cette tendance inquiétante touche également la population jeune.

Concernant le diabète, Dr Peggy Biloghe, endocrinologue au CHUL, a ajouté que la prévalence est de près de 10 % en 2025, toutes classes sociales confondues. Les conséquences sont d'autant plus graves que la plupart des patients sont référés dans les grands hôpitaux à un stade avancé des maladies, souvent avec des complications telles que l'AVC ou l'insuffisance rénale.

Face à cette situation, ces assises ambitionnent de développer des stratégies pour détecter ces maladies de manière précoce, en allant vers les populations, surtout que la difficulté réside dans le fait que l’hypertension et le diabète peuvent être asymptomatiques au début, ce qui signifie que de nombreux individus ne savent pas qu'ils en souffrent.

L'un des principaux objectifs de cet atelier est donc d'étendre la prise en charge au-delà des grands hôpitaux urbains, pour intégrer les centres de santé primaires tels que les SMI (Centre de santé maternelle et infantile) et les dispensaires. Cela impliquera, aux dires des spécialistes, non seulement les médecins généralistes, mais également le personnel paramédical, afin de combattre efficacement ces maladies. D'autant plus que le nombre de spécialistes par habitant est faible concernant l'espace urbain et quasi nul en milieu rural.

Face à toutes ces préoccupations, le représentant de l'OMS par intérim au Gabon, Dr Nsenga Ngoy, a encouragé les participants à contribuer de manière significative à la mise en place de directives adaptées au contexte gabonais, afin de réduire le fardeau sur les hôpitaux et de mieux protéger les populations.

En clair, cette rencontre, qui constitue une étape cruciale pour améliorer la prise en charge de l’hypertension et du diabète au Gabon, pourrait transformer le paysage de santé publique du pays en offrant des solutions concrètes et accessibles à tous, partout sur le territoire national.

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