Éducation rurale : Secours Rural du Gabon poursuit sa mission dans 20 villages

Malgré l’absence de subvention publique, l’ONG Secours Rural du Gabon (SRG), fondée par Madhy Lucas, a sillonné vingt villages du Woleu-Ntem en ce début mai 2025 pour y distribuer du matériel scolaire. Une action engagée qui marque les neuf ans d’existence de cette organisation entièrement dédiée à la survie des écoles rurales dans les neuf provinces du pays.

Neuf ans de dévouement sans relâche pour l’éducation villageoise : c’est le bilan éloquent que peut revendiquer Secours Rural du Gabon (SRG), l’ONG portée par Madhy Lucas. Créée en 2016, cette structure citoyenne œuvre avec détermination à soutenir les écoles des villages dans toutes les provinces du pays, souvent oubliées des circuits d’aide classiques. Son combat est simple mais essentiel : préserver l’accès à l’éducation dans les zones rurales, éviter la fermeture des établissements scolaires et lutter contre l’analphabétisme grandissant dû au manque de fournitures scolaires.

En ce début du mois de mai 2025, l’action s’est concentrée sur la province du Woleu-Ntem. Vingt villages ont pu recevoir des fournitures scolaires grâce à l’engagement de l’ONG, même si initialement quarante localités étaient ciblées. « Le coût de location des véhicules est très élevé. Sans aucun soutien de l’État, nous avons dû limiter notre couverture. Parfois, nous utilisons ma voiture personnelle pour faire le travail », explique Madhy Lucas, présidente fondatrice de SRG. Une réalité qui n’entame en rien sa détermination.

Dans les villages reculés, les familles vivent principalement d’agriculture, de pêche, de chasse ou de cueillette. Elles peinent à équiper leurs enfants pour l’école. Cette précarité entraîne des absences, des abandons et fragilise tout le système éducatif rural. Pour y faire face, Secours Rural du Gabon fait acheminer du matériel scolaire depuis le Royaume-Uni, via la France, jusqu’aux régions les plus enclavées du Gabon. Une chaîne logistique complexe, opérée sans subvention ni appui officiel, mais soutenue par la foi inébranlable d’une femme et d’une équipe convaincues que l’éducation est la clé de l’avenir.

La mission 2025 se poursuivra en septembre dans la même province du Woleu-Ntem, avant de s’achever en décembre dans le Haut-Ogooué, deuxième région ciblée cette année. « Ce que nous faisons, nous le faisons par amour pour ces enfants pauvres, pour leur donner une chance. Ce sont les futurs cadres de notre pays », confie Madhy Lucas avec émotion.

Loin des projecteurs, l’action de SRG rappelle que l’engagement citoyen peut combler certaines lacunes institutionnelles. Et que, même sans soutien officiel, l’éducation peut triompher grâce à la solidarité, la volonté et le cœur.