Placés sous mandat de dépôt le 6 décembre 2024 par une juridiction compétente de Libreville, 30 prévenus ont été transférés le lendemain à la prison centrale de Makokou, sans doute du fait de l'état de surpopulation du pénitencier de la capitale. Sauf que leurs familles n'en auraient jamais été informées.
Depuis lors, elles seraient sans nouvelle de leurs enfants, malgré de nombreuses tentatives de visite à la maison d'arrêt du chef-lieu de la province de lOgooué-Ivindo. Dans le désarroi, elles ont décidé d'aller vers les autorités judiciaires en s'appuyant sur les associations de défense des droits des prisonniers.
C'est dans ce sens que, jeudi 3 avril, constituées en collectif, elles ont rencontré SOS Prisonniers Gabon. À ce qu'il semble, ce transfert aurait été été fait en violation de la loi. Selon les dispositions de l'alinéa 2 de l'article 118 du Code de procédure pénale, "le juge d'instruction peut, pour les nécessités de l'information, prescrire l'interdiction de communiquer avec des tiers pour une période de 8 jours renouvelable une fois".
Pour ce dossier, l'interdiction de visite et de communication aurait déjà excédé la durée prévue, en violation des dispositions, entre autres, des articles 8 et 16 de la Charte de la Transition qui consacrent le droit à la présomption d'innocence, le droit à un procès équitable, le respect des droits de la défense et le droit à un traitement décent en milieu carcéral.
Le droit de visite d'un détenu résulte de l'interdiction de la torture commandée par la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants, ratifiée par le Gabon en 2010. Ainsi, l'ONG précitée entend-elle saisir les autorités compétentes, car, comme dispose l'article 8 de la Charte de la Transition, "aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains".
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