Présidentielle / Alain-Claude Bilie-By-Nze : en rupture avec son lourd passé

"1 candidat, 1 projet". Acte II, vendredi 4 avril 2025. Face à la presse, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Le dernier Premier ministre du régime déchu, qui se présente pour la première fois à une présidentielle, a exposé et défendu son projet de société.

Pendant une heure et demie, il ne s'est pas contenté de répondre aux questions des journalistes. Il a aussi repris la main et imposé son rythme. Dans ses axes programmatiques, figure notamment la suppression de certaines institutions pour réaliser des économies budgétaires substantielles. Il a localisé des réformes et identifié des sources de financement.

De même, il a évoqué son casier judiciaire. Se déplaçant même avec l'arrêt de la Cour de cassation qui le blanchit. M. Bilie-By-Nze a gardé son calme. Mais tout cela n'étonne personne, l'ancien étudiant en littérature à l'Université Omar-Bongo maîtrise l'art oratoire du bout des doigts.

"Osons ensemble pour un Gabon nouveau", c'est le slogan de ce candidat qui est arrivé sur le plateau dans la posture d'un homme d'État qui promet aux Gabonais "la rupture" avec le système auquel il a appartenu et qui a fait beaucoup de mal à ceux qu'il entend gouverner. Des personnes qui ont encore en mémoire les violences dont elles ont été victimes en août 2016 et pour lesquelles il a demandé pardon, entre autres.

Bilie-By-Nze veut rompre avec les errements observés dans le système Bongo

Candidat indépendant, le natif de Ntang-Louli dans la province de l'Ogooué-Ivindo promet, en outre, de rompre avec les errements observés dans le système Bongo dont il a été un élément essentiel, sous Ali Bongo Ondimba notamment. Une gouvernance qu'il n'a pas décriée lorsqu'il était aux affaires, fait observer une certaine opinion. Comme pour dire qu'il est aussi "comptable" du bilan de l'ancien régime, bien qu'il ait dit ne pas être sur le plateau télévisé pour répondre de cette gestion.

Toutefois, il souligne sans cesse n'avoir jamais été président de la République. Ce qui est vrai. Cependant, il sait pertinemment que le gouvernement (dont il a été membre puis chef ) et ses techniciens mettent en œuvre la politique décidée par le chef de l'État. Faudrait-il déduire que les directions indiquées anciennement, notamment sous le pouvoir déchu, étaient irréelles ?

Une prestation qui a suscité diverses réactions

Sur la toile, la prestation de l'ancien député a suscité diverses réactions. Certains internautes l'ont appréciée, d'autres non. Par exemple lorsqu'il a évoqué le programme de passage des candidats, donnant l'impression de soupçonner un arrangement pour que son principal adversaire vienne après. Mais ses interlocuteurs n'ont pas manqué de lui rappeler "le candidat qu'il a soutenu en 2023 ne s'était même pas plié à cette exigence". Tout comme, ils ont réfuté ses propos sur l’achat par le Gabon du pétrole au Togo et autres aspects. Au demeurant, le peuple appréciera et se prononcera, dans cinq jours, dans les urnes.

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