Transgabonaise : chantier sans fin ?

Le 4 décembre dernier, les responsables desdites sociétés ont présenté au ministre des Travaux publics, le général Flavien Nzengui Nzoundou, le nouveau chronogramme d'exécution de ce projet routier long de 81 km.

On retient que si la section comprise entre les PK 75 et 95 a été réceptionnée en juillet dernier, les autres le seront en 2025, ont annoncé, la main sur le cœur, les responsables de la société indienne Afcons. Les hôtes du chef du département ministériel des Travaux publics l'ont d'ailleurs rassuré de ce que, sur le plan financier à l'origine de l'arrêt du chantier, tout a été enfin mis en œuvre pour qu'il ne soit plus un facteur de blocage.

Le 13 novembre passé, Afcons a reçu une enveloppe de plus de 10 millions d'euros (environ 6,6 milliards de FCFA) de son siège de Bombay (Inde) pour relancer justement les travaux de l'axe Nkok-Nsilé. Parallèlement, un calendrier d'injections successives de fonds à la société a également été mis en place. L'objectif derrière est de garantir l'accomplissement du projet déjà réalisé à 80 %, a-t-on entendu.

Si l'activité a effectivement repris sur le terrain et qu'il y a des raisons de croire à l'aboutissement de la première partie de la Transgabonaise (projet routier qui vise à relier Libreville à Franceville, soit plus de 800 km), surtout après l'importante séance de travail entre le membre du gouvernement de la Transition et les deux entreprises, la prudence reste de mise. Cela, pour une raison évidente liée au financement.

En effet, du fait des difficultés financières, la livraison complète du chantier avait été annoncée une première fois pour le mois de juillet 2022, puis une seconde fois pour novembre 2024. À l’évidence, les garanties données par la Société autoroutière du Gabon et sa sous-traitante Afcons ne sont pas assez solides par rapport à la problématique de la sécurisation des financements nécessaires à la finition des travaux.

Si l'on se fie aux chiffres de la SAG, il ne resterait en réalité qu'un peu plus de 16 km à réaliser. L'on croise donc les doigts pour que tout soit enfin livré pour décembre de l'année prochaine, y compris les aménagements connexes. Dans tous les cas, une évaluation des travaux aura lieu dès la première semaine de janvier 2025.

Axe de transport stratégique pour l'économie nationale, la Transgabonaise est destinée à desservir six provinces, du nord- ouest au sud-est, en passant par la ville de Ndjolé dans le Moyen-Ogooué. Certains tronçons de cette route sont fortement dégradés, entravant la sécurité de la circulation.

Ce projet lancé et conclu dans le cadre d'un partenariat public-privé avec Meridiam, consiste à rénover cette voie de communication dans son emprise existante (2×1 voie) avec, selon les tronçons, le renforcement de sa structure, le bitumage des sections endommagées, la rénovation du système de drainage, l’amélioration de la signalétique...