Le Pr François Meye, directeur général du CHU Mère-Enfant de Libreville, a expliqué hier que le budget prévisionnel pour 2025 pouvait être qualifié de prudent. Car il tient compte des aléas connus durant l'année précédente.
"En ce qui concerne le budget 2024, nous l'avons arrêté pour un montant de 7,6 milliards. Ce budget avait été adopté avec l'espoir que nous aurions suffisamment de ressources. Malheureusement, en faisant notre facturation, nous nous sommes aperçus que le CHU atteignait à peu près 6,9 milliards. La plus grosse difficulté, c'est le recouvrement. Nous avons essentiellement deux sources de revenus. Nous avons le budget alloué par l'État et nos fonds propres. À ce jour, nous n'avons reçu que 50 % de ce que l'État nous a promis. La promesse budgétaire de l'État est de 1,96 milliard. Nous sommes au mois de décembre, ça nous inquiète. Nous espérons que nous pouvons tout recouvrir", a-t-il expliqué.
Avant de poursuivre : "Pour les fonds propres, nous avions estimé que nous pouvions produire à peu près 6,2 milliards. Cependant, nous n'avons pu produire que 4,7 milliards et nous n'avons pu recouvrir que 4,6 milliards. À ce jour, il faut dire que nous avons un problème avec le recouvrement. Il faut préciser que l'État, les patients et la CNAMGS nous doivent 2 milliards. Si nous avions reçu cette somme, nous n'aurions aucun problème. Heureusement, les partenaires, c'est-à-dire les fournisseurs, ont continué à nous accompagner. Aujourd'hui, nous avons quand même une dette importante auprès des fournisseurs, mais qui serait compensée si nous recevons l'ensemble de notre budget. Alors, au regard de l'évolution de cette année, nous avons voulu être prudents pour l'année prochaine."
Ce budget prévisionnel pour 2025 souligne la difficulté de ce CHU à trouver la totalité des financements qui lui permettraient de fonctionner correctement. Pour mémoire, en 2023, en votant un budget prévisionnel de 7,6 milliards de francs CFA pour l’exercice 2024, les membres du Conseil avaient déjà confirmé une anomalie.
En effet, alors que ses besoins sont estimés, depuis bien longtemps, à 8 milliards de francs CFA par an, l’établissement ne recevait, sous l'ancien régime, que 1 milliard de francs. Ce qui l'obligeait à chercher d'autres sources d'argent.
Ce Conseil d'administration a été l'occasion de rappeler que tous les CHU devraient transmettre, dans les prochains jours, un plaidoyer aux autorités pour optimiser le financement de ces structures.