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Politique

Présidentielle : pourquoi les détenus préventifs ont également voté

Les détenus préventifs ont voté pour la première fois dans l’histoire du Gabon.

Les détenus préventifs ont voté pour la première fois dans l’histoire du Gabon. © DR

C'est un instant qui marquera à jamais l'histoire politique et judiciaire du Gabon. Pour la première fois, des personnes privées de liberté ont accompli leur devoir citoyen à l'occasion de l'élection présidentielle du samedi 12 avril 2025.

Sur l'ensemble du territoire, environ 2 000 détenus préventifs ont voté depuis le milieu carcéral. Chacun pour le candidat de son choix. Avec une forte participation à Port-Gentil, Mouila, Oyem et, surtout, à Libreville où 1 425 prisonniers étaient concernés.

Plusieurs organisations se sont mobilisées pour observer le déroulement du scrutin dans les différentes maisons d'arrêt où toutes les conditions semblent avoir été réunies pour garantir la transparence du scrutin, nonobstant quelques manquements.

En tout cas, dans le milieu judiciaire et des mouvements de défense des droits des prisonniers, "on salue une très grande avancée, la première fois en Afrique centrale qui commande néanmoins de mettre en place de meilleures conditions de transparence."

Pourquoi les détenus préventifs ont-ils donc voté ? Ce qu'il faut retenir, c'est que cette autorisation historique se fonde sur les dispositions du décret n° 0171/ PR/MIS du 27 mars 2025 fixant les modalités d'organisation du vote en milieu carcéral.

En effet, ce texte dispose en son article 2 qu’"est autorisé à voter en milieu carcéral, toute personne en situation de détention préventive et tout détenu jouissant de son droit de vote et régulièrement inscrit sur la liste électorale ". En somme, cette première résulte de ce que, bien que privés de liberté, les détenus préventifs bénéficient toujours de la présomption d'innocence et, de ce fait, jouissent encore de leurs droits civiques.

Par ailleurs, en son alinéa 2, l'article 114 du nouveau Code électoral dispose que "les bureaux de vote doivent être installés de préférence dans les bâtiments publics ou d'utilité publique tels que les établissements d'enseignement, les établissements pénitentiaires, le corps de garde en zone rurale, à l'exclusion de la présidence de la République, des ministères, des mairies, des casernes ainsi que des établissements sanitaires et des palais de justice".

Durant la phase dédiée, le ministère de l’Intérieur avait envoyé des équipes dans chaque établissement pénitentiaire du pays pour l'enrôlement des détenus préventifs.

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