L'attente de son procès devenait de plus en plus longue. Au final, il n'aura plus lieu. Hugues Landry M. vient de bénéficier d'une libération définitive accordée par le parquet général, après 10 ans passés à la prison centrale de Libreville (PCL), dans le cadre de la détention préventive, sans être jugé. Une durée pendant laquelle ce compatriote âgé aujourd'hui de 30 ans a affiché un comportement exemplaire, rapportent des sources judiciaires. Un critère qui a vraisemblablement milité pour sa libération.
Il importe de noter que le trentenaire avait été placé sous mandat de dépôt le 7 avril 2015 à l'âge de 20 ans, pour vol qualifié. Une infraction commise avec violence, menace ou utilisation d'une arme. C'est donc en larmes qu'il a quitté Gros-Bouquet, la prison centrale de la capitale gabonaise.
Si le geste du parquet général en faveur de Hugues Landry doit être apprécié à sa juste valeur, il faut tout de même s'offusquer des longues détentions préventives qui ont cours dans les maisons d'arrêt du Gabon. Il serait aussi temps que les victimes de cette pratique commencent à demander réparation. Et ce, conformément au Code de procédure pénale qui dispose en son article 146 qu'"une indemnité peut être accordée à la victime d’une détention préventive, lorsque la procédure a été clôturée à son égard par une décision de non‐lieu, de relaxe ou d’acquittement ayant acquis l’autorité de la chose jugée, et s’il est établi que cette détention lui a causé un préjudice moral ou matériel manifestement anormal et particulièrement grave".
L'article 148 de ladite loi précise que "cette indemnité est à la charge de l'État qui peut, par action récursoire, se retourner contre les dénonciateurs de mauvaise foi ou le faux témoin dont la déposition aura provoqué la détention. L’indemnité est payée sur frais de justice criminelle".
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