L'opération manu militari de déguerpissement des quartiers Plaine-Orety, Derrière-l'ambassade de la République populaire de Chine à Libreville et Derrière-l'Assemblée nationale voire Derrière-l'ambassade de Russie, ne laisse personne insensible.
Ce "mal" certes pour le bien de la Nation – vu que sur ces lieux désormais au paysage lunaire seront érigés des locaux administratifs et autres ainsi qu'un boulevard de la Transition – suscite étonnement et indignation, c'est selon. Des sentiments partagés tant dans la population que chez les acteurs politiques.
La présidente par intérim de l'Union nationale (UN), Jeanine Taty Koumba, écrit sans fioritures dans une récente note : "(...) Cette opération, d'une intensité peu commune, a profondément bouleversé la vie des milliers de familles désormais sans abri, dans une capitale où l'accès au logement demeure un véritable défi, et à une période marquée par les examens scolaires". Aussi recommande-t-elle "que les deux chambres du Parlement interpellent le ministre de l'Habitat et mettent en place une commission d'enquête parlementaire…"
Et cette dernière de renchérir : "Que des mesures d'indemnisation justes et transparentes soient assurées aux personnes dont les biens ont été détruits dans le respect des principes d'équité". Lors d'une conférence de presse animée dimanche à son domicile, l'opposant Albert Ondo Ossa a dénoncé, à travers cette crise, "une gestion marquée par l’improvisation et l’incompétence" du nouveau pouvoir. Autre réaction, celle d'Ali Akbar Onanga Y'Obegue de "l'aile légaliste" du Parti démocratique gabonais (PDG), qui demande l'arrêt des démolitions.
"(...) Je demande une inflexion immédiate de cette opération. Que l'on suspende cette opération de déguerpissement dans sa forme actuelle. Qu'on sorte de la logique de la force et qu'on entre dans celle du dialogue…", préconise l'universitaire et ancien ministre d'Ali Bongo Ondimba.
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