Oligui Nguema : " Le 30 août a marqué notre renaissance vers la souveraineté totale "

À l’occasion du deuxième anniversaire de la fête de la Libération, célébrée ce vendredi 29 août à Tchibanga, dans la Nyanga, le président de la Transition a livré un discours aux accents historiques et économiques. Hommage aux soldats du CTRI, référence à la mémoire de Nyonda Makita, mais surtout plaidoyer pour une véritable souveraineté économique : tels furent les axes majeurs de son allocution.

Deux ans après le 30 août 2023, Brice Clotaire Oligui Nguema a rappelé, devant la population de la Nyanga, " l’élan de liberté " né du renversement du régime Bongo. " Ni la haine, ni l’ambition personnelle n’ont guidé notre action, mais l’amour profond de la patrie et la volonté de rendre au peuple gabonais sa dignité ", a-t-il martelé, rendant hommage aux forces de défense regroupées au sein du CTRI, présentées comme les artisans d’une libération « sans effusion de sang, avec l’aide de Dieu ".

Le chef de l’État a ensuite inscrit son propos dans une perspective historique, évoquant le combat du résistant Nyonda Makita, figure de la lutte contre l’occupation coloniale. " Comme lui, nous devons refuser toutes formes modernes de servitude ", a-t-il insisté, établissant un parallèle entre la résistance d’hier et le défi de souveraineté d’aujourd’hui.

Choisir Tchibanga pour accueillir cette commémoration ne relevait pas du hasard. Selon Oligui Nguema, la délocalisation de la fête nationale incarne la volonté de promouvoir l’indépendance économique des provinces et, par extension, du Gabon. " L’indépendance politique sans souveraineté économique n’est qu’un leurre ", a-t-il affirmé, avant de développer une vision axée sur la transformation locale des ressources. Bois, pétrole, minerais, or, cacao, marbre ou potasse : le président a dressé une liste précise de filières devant désormais générer une valeur ajoutée nationale. " Nous ne serons plus des exportateurs de matières premières, mais des producteurs de richesses transformées ", a-t-il promis.

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Cette ambition se traduira par une redéfinition du partage de production avec les partenaires étrangers, afin que le pays bénéficie « d’une part juste et équitable » dans l’exploitation de ses ressources. Et d’ajouter : " À ceux qui accepteront ce principe, les portes du Gabon resteront ouvertes. "

Appelant à l’unité face aux " divisions stériles ", Oligui Nguema a également insisté sur la mise en œuvre effective du principe « Gabon d’abord », impliquant la préférence nationale, mais dans le respect des conventions internationales et des droits garantis aux étrangers en situation régulière.

Enfin, il a annoncé un renforcement des moyens de défense et de sécurité, tant pour protéger les frontières que pour préserver la souveraineté nationale. " Le coup de la libération n’était que le premier pas d’un long voyage ", a-t-il conclu, en invitant les Gabonais à poursuivre le chemin dans " l’unité, le sacrifice et la paix ".