Open d'Alger : le judo gabonais à l'agonie ?

Le week-end dernier, la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf d'Alger vibrait au rythme des combats de l'Open africain de judo. 131 athlètes, issus de 15 nations, étaient présents. Le Gabon, lui, n'était représenté que par une seule judokate : Marthe Avaro (+78 kg).

Son parcours dans la compétition a tourné court. Opposée à la Tunisienne Zeineb Troudi dès les quarts de finale, elle s'est inclinée sur ippon, non sans avoir contracté un traumatisme cervical qui la tiendra éloignée des tatamis pendant trois mois.

Un résultat décevant qui ne surprend guère Me Hugues Désiré Boguikouma, président de la Fédération gabonaise de judo.  Pour lui, cette contre-performance est symptomatique du  manque d'investissement chronique dont souffre sa discipline. "Le haut niveau ne s'improvise pas", martèle-t-il. "Tant que nos autorités sportives ne le comprendront pas, nous ne pouvons espérer aucun résultat."

Il dénonce une absence de moyens et d'accompagnement qui brise net les ambitions des athlètes gabonais,  condamnés à faire figure de parents pauvres face à des adversaires mieux préparés et soutenus.

L'exemple de Marthe Avaro est à ce titre édifiant. Faute de financement de l'État, elle a dû payer elle-même son billet d'avion pour Alger. La Fédération, exsangue, s'est contentée de prendre en charge  l'hébergement, la restauration et les perdiems.

Alors que la course aux points pour les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 a déjà commencé, les judokas gabonais, eux, sont contraints à l'inactivité, faute de moyens et de perspectives. Un gâchis pour un pays qui ne manque pourtant pas de talents, mais qui semble incapable de leur offrir un cadre propice à leur épanouissement.