À l’image de la majorité des administrations et organismes publics installés dans le district d’Etéké dans la province de la Ngounié, le centre de santé rural de la localité d'Etéké, n’est pas logé à la bonne enseigne. On a, en effet, affaire à une espèce de taudis d’un autre âge, dépourvu de confort et d’hygiène. Cette structure sanitaire a hérité, avec d'autres du cru, des vieux bâtiments construits en briques de terre cuite qui avaient été abandonnés par les colons belges après l’exploitation de l’or. Etéké étant une bourgade aurifère.
Depuis sa création en 1993, le district d’Etéké n’a jamais bénéficié de la part des pouvoirs publics gabonais d'un regard porté vers son développement en infrastructures de base : électricité, eau, voies de communication ( … ) , et construction de bâtiments administratifs modernes. Et que dire du Centre de santé qui, situé quasiment au " centre-ville ", n’attire plus les malades ni même les curieux ! Oui, aujourd’hui, cet édifice ne peut plus abriter la majorité des services du fait qu'il ne répond plus aux besoins du moment.
Parmi les trois grandes salles dépourvues de toutes les commodités, deux ont déjà perdu leurs plafonds , sous le poids des déjections des chauves-souris qui ont élu domicile en ces lieux. La salle qui fait office de bureau de consultations, si rien n'est fait, risque de connaître le même sort. Une situation sombre qui ne permet pas aux deux infirmiers de la main - d’œuvre non permanente, présents sur le site, d’exercer normalement leurs activités. Le bâtiment n'offrant pas de bonnes conditions de travail, pas plus qu'il ne présente les meilleures normes de sécurité. " Les plafonds des salles situées aux deux extrémités se sont effondrés, dégradés à cause de la vétusté du bâtiment, ainsi que des déchets des chauves-souris qui y ont élu domicile depuis belle lurette. Ces mammifères étant d'ailleurs des vecteurs et réservoir de maladies contagieuses. Ici, nous n’exerçons qu’à deux et pourtant, il y a eu deux infirmiers qui ont été régulièrement affectés par la Direction régionale de santé centre-sud Ngounié (DRS). L’un d’eux est venu simplement signer sa reprise de service avant de repartir sans donner aucun signe de vie ", déplore le chef de centre, Jean E. Massandé.
En fait, cette une situation, qui ne date pas d’aujourd’hui, est connue de tous. Y compris du directeur régional de santé centresud Ngounié (DRS), David Néné. Lequel, lors de sa prise de fonction, avait auparavant fait le tour du propriétaire de toutes les structures sanitaires départementales de la province de la Ngounié. Toute chose qu’il n’a pas manqué d’expliquer au gouverneur de la province de la Ngounié, Francis Oyinamono, lors de sa récente tournée de prise de contact avec les populations, révèle notre interlocuteur.
" Non seulement la qualité de la structure ne répond pas, mais également la dotation en personnel de santé est dérisoire. Le minimum dans un centre de santé rurale, c’est au moins un médecin avec deux infirmiers diplômés d’État, quelques aidessoignants, et au moins une sagefemme ", explique le DRS.
Ce dernier poursuit : " Dans les conditions actuelles, c’est relativement difficile de pouvoir honorer normalement cette exigence. Entre autres écueils déterminants : le sempiternel état piteux de la route. La situation est sur la table du ministre de la Santé en ce moment. Lequel, dans son constat sommaire, a retenu, entre autres, l’état de délabrement de la structure, l’insuffisance du personnel soignant, ainsi que la carence en médicaments ".
Face donc à ce sombre tableau, les deux infirmiers en service lancent un SOS en direction des autorités de la Transition au premier chef desquelles le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema via le ministre de la santé, le Pr. Adrien Mougougou, afin que le CTRI prenne en compte la situation déplorable et dégradante du Centre de santé du district d’Etéké, en décrépitude.
D'autant, convient-il de relever, le district d’Etéké et son cheflieu concentrent une forte population, composée non seulement de Gabonais, mais également de nombreuses communautés étrangères venues faire fortune dans cette bourgade réputée pour son exploitation artisanale de l’or avec d’autres activités connexes.
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