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Société & Culture

Esclavage des enfants : une réalité contemporaine et invisible

Au centre Arc-en-ciel, des enfants sont aujourd’hui à l’abri après avoir été arrachés des griffes de leurs bourreaux

Au centre Arc-en-ciel, des enfants sont aujourd’hui à l’abri après avoir été arrachés des griffes de leurs bourreaux © DR

Il n’y a ni chaînes, ni châtiments publics. Mais l’esclavage des enfants est bien réel. Ailleurs, comme au Gabon. Il prend les traits de cet enfant sexuellement exploité, de celui qui vend au marché ou effectue des travaux ménagers pendant que ses camarades sont à l’école. Il ressemble aussi à ce tout-petit, guide d'un mendiant dans la rue. Et ce n’est pas tout.

Ce 16 avril, le monde commémore la Journée mondiale contre l’esclavage des enfants. Une occasion de rappeler cette réalité triste et terrifiante. Car oui, l’esclavage existe encore, et des millions d’enfants en sont victimes à travers le monde.

Pour preuve, au centre Arc-en-ciel, situé dans la vallée Sainte-Marie à Libreville, des enfants sont aujourd’hui à l’abri après avoir été arrachés des griffes de leurs bourreaux. Diane (nom d’emprunt), 15 ans, en avait 13 lorsqu’un voisin de ses parents, dans son Bénin natal, leur a proposé de l’emmener au Gabon poursuivre ses études. Une fois sur place, elle a été vendue à une femme nigériane, fumeuse de poisson, qui en a fait sa domestique.

"Là-bas, raconte-t-elle, les enfants malades ne sont pas soignés. La fumée avait abîmé mes yeux, j’avais très mal et personne ne s’occupait de moi. Quand je me plaignais, on me battait". Épuisée, elle a fini par s’enfuir. Recueillie par une personne de bonne volonté, cette dernière l’a confiée à une autre femme censée l’héberger. On lui a proposé de travailler, mais contre un salaire cette fois. Huit mois plus tard, "des policiers sont venus me chercher". C’est ainsi qu’en novembre 2024, Diane a été placée au centre Arc-en-ciel.

Angela (nom d’emprunt), 13 ans, est une autre victime de traite, cette forme moderne d’esclavage. Elle avait à peine 2 ans quand sa tante l’a emmenée du Nigeria au Gabon. Tout allait bien au début. Mais dès l’âge de 10 ans, sa tante l’a transformée en domestique. Réveillée aux aurores, la fillette devait fumer du poisson, enchaîner avec les tâches ménagères, et n’avoir de répit qu’à la tombée de la nuit. Ce cycle a duré jusqu’à ce qu’une ancienne petite employée, elle aussi victime, revienne avec la police.

Aujourd’hui, à Arc-en-ciel, elles ont pu reprendre leurs études ou suivre une formation. Elles ne sont pas seules. De 2010 à mars 2024, le centre a accueilli 427 enfants victimes de traite. Avec le soutien de partenaires comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), certains ont pu retrouver leur famille. La vie reprend doucement son cours, même si ressasser ces événements du passé crée un gros malaise pour ces enfants…

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