Beaucoup d'entre nous ont encore en mémoire, en effet, le souvenir de l'ouverture plus que tardive des bureaux de vote dépourvus, entre autres, de bulletins du candidat de l'opposition à la présidentielle et du matériel électoral requis en la matière. Le tout sans le moindre souci de transparence. Comme quoi, le vote de demain s'annonce être un véritable test pour la Transition. D’autant plus que le ministère de l'Intérieur s'est vu confier récemment, à nouveau, l'ensemble du processus d'organisation et de gestion des élections politiques et référendaires dans notre pays. Et que tout le processus, amorcé le 30 août 2023 sous l'égide du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) est, par principe, adossé aux normes en vigueur.
C'est dire que l'on comprendrait mal que le déroulement et le dépouillement du scrutin se confondent en une inobservation des principes démocratiques et de transparence élémentaire. D'autant que la restauration de la dignité des Gabonais et Gabonaises ne saurait renvoyer à des élections aux lendemains troubles et sans transparence.
L'enjeu est donc de taille. Tant il y va de la capacité des autorités actuelles à faire en sorte que les élections, quelles qu'elles soient, ne soient plus des moments d'angoisse pour les populations. Mais de simples rendez-vous apaisés de la vie de la nation. C'est ce qu'avait souligné le chef de l'État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, au lendemain de sa prise de pouvoir. En soulignant sa détermination à organiser des scrutins au terme desquels le vaincu féliciterait le vainqueur.
Bien plus loin, les opérations référendaires devraient donner le ton de la présidentielle prévue, selon le chronogramme de la Transition, en août 2025. Des insuffisances, à quelque niveau que ce soit, pourraient conforter les adversaires du processus actuel dans leurs certitudes. Et convaincre plus que jamais plus d'un que le Gabon n'est déci- dément pas apte à se hisser à la hauteur de certains pays du continent.