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Enquête

Relogement : quid des sinistrés de 2022 au PK 8 ?

Malgré la menace de nouveaux éboulements, quelques habitants disant ne pas savoir où aller continuent d’habiter sur le site à risque. © Olivier NDEMBI

Lors que la question du relogement des déguerpis de Plaine-Orety et d'autres sites dont les constructions ont été détruites ou sont en voie de l'être préoccupe les sphères dirigeantes, les sinistrés de 2022 dans les PK, et princi- palement ceux établis derrière le Marché-Banane, ne savent plus à quel saint se vouer. Tant "les promesses de leur relogement à Bike- le-Nzong n'apparaissent plus ces derniers temps dans les declarations des autorités en charge de ce dossier ", constate avec gravité Jean Difouta Nzaou sécrétaire général du collectif mis en place après les éboulements meurtriers survenus au PK8 en octobre 2022. Piqûre de rappel.

Les éboulements de terrains d'octobre
2022 dans plusieurs quartiers de Libreville ont causé la mort de sept membres d'une même famille derrière le Marché banane. Un drame qui, rappelle-t-on, avait alors suscité une vive émotion tant dans l'opinion qu'au niveau de l'Exécutif. Le président de la République Ali Bongo Ondimba, gagné par le même élan de compassion, va effectuer un déplacement sur le site sis au pied de la colline Nkolengoum, pour soutenir les familles endeuillées et se rendre effectivement compte de l'étendue de la catastrophe. Par la suite, une réunion d'ur-gence à son intitiative et à laquelle prendront part l'ensemble des membres de son cabinet concernés 

nés par le dossier (ministères de l'Intérieur, de l'Urbanisme, des Travaux publics ainsi que d'autres personnalités travaillant en transversal sur cette problématique, y compris le collectif ) sera convoquée. Recommanda- tion sera faite à l'Agence nationale de l'urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) de recenser toutes les familles en situation de risque, afin de les reloger à Bikele-Nzong sur le site bâti pour accueillir les populations des bassins versants.

"Mais vu la gravité de la catastrophe et les risques encourus par les personnes qui n'ont pas été directement touchées mais susceptibles de l'être par la suite, le président et l'ensemble de son cabinet ont pris la décision de réserver 150 maisons dans les 1 074 logements construits pour héberger les populations des bas- sins versants", narre M. Difouta Nzaou, contacté par L'Union.

Ce dernier explique que "lorsque nous nous sommes retrouvés plusieurs fois en réunion, il a été question qu'on accompagne les responsables de l'ANUTTC pour l'évaluation sur le terrain. Une liste a été officiellement dressée et signée par toutes les personnes identifiées, puis transmise par l'ANUTTC à l'Urbanisme, au ministère des TP, à l'UCET et, bien entendu, une copie nous a été destinée".

Ce travail a débouché sur des vi- sites de sites avec les responsables de l'UCET (Unité de coordina- tion des études et des travaux), et "il y a eu des promesses de re- loger dans les plus brefs délais les personnes qui ont été recensées, à savoir les 150 personnes dont les maisons ont été identifiées". Mais il se posait un problème d'eau et d'électricité.

"À cause de l'absence de ces fournitures, il nous avait été demandé d'at- tendre que celles-ci soient ré- alisées. Les fournitures ont été réalisées, quelques maisons ont été mises en service et, mal- heureusement, à notre grande surprise, seules les quelque 40 familles qui ont été enlevées du linéaire des bassins versants ont été récemment relogées. Nous qui avons été également identi- fiés par l'ANUTTC sur instruc- tions des plus hautes autorités de l'État, nous sommes là, nous attendons. (...)

Nous avons rencontré toutes les administrations : le ministre des TP, nous avons même rencontré l'ancien Premier ministre à domicile, le ministre de l'Urbanisme qui nous a même écrit pour dire que le dossier a été transmis au président de la République.

Mais, malheureusement, jusqu'à ce jour nous n'avons toujours pas de solution", insiste le secrétaire général du collectif. La question que l'on se pose derrière le Marché-Banane est donc de savoir si les sinistrés, dont cer- tains continuent de vivre sous la menace de nouveaux glissements de terrains, figurent encore dans les priorités gouvernementales.

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