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Société & Culture

Bac 2025 / Témoignage d’une détenue : "Avec mon bac, je souhaite me lancer dans l’entrepreneuriat"

Le baccalauréat session 2025

Au lancement de l'épreuve de philosophie du baccalauréat 2025 mardi matin à la prison centrale de Libreville, une candidate âgée de 36 ans, détenue depuis trois ans, venait de rendre sa copie. Optimisme et lucidité se lisaient sur son visage au sortir de cette première épreuve. Son statut de détenue ne lui fait pas perdre ni confiance ni ambitions.

" Je suis en série A1, confie-t-elle. L’examen s’est préparé aussi bien que possible ". Car dans cet environnement, la préparation est loin d’être aisée. " Le principal problème, c’est l’accès aux fournitures scolaires : stylos, cahiers, livres… c’est très compliqué. Nous n’avons quasiment aucun manuel, pas de calculatrice, rien pour travailler. "

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Malgré ces difficultés, la candidate souligne le dévouement des enseignants, même s’ils sont eux aussi des détenus. " Ils font ce qu’ils peuvent, mais ce serait mieux d’avoir des enseignants venant de l’extérieur, pour être au même niveau que les élèves libres ". Souci partagé par le responsable du Service Réinsertion, Willy Mbouity, qui souhaite que le ministère de l'Éducation nationale leur affecte aussi des enseignants et du personnel pédagogique pour ces candidats en situation de privation de liberté.

Interrogée sur l'épreuve de philosophie, elle explique avoir choisi le premier sujet proposé à sa série : " Peut-on changer en demeurant le même ? ". Thème qu’elle avoue avoir abordé à partir de son vécu en milieu carcéral : " On parle beaucoup de conscience dans nos cours, et j’ai réfléchi à la manière dont on peut évoluer ici, en prison, pour mieux affronter la vie dehors ".

Au-delà de l’examen et de la prison, notre interlocutrice voit grand pour l’avenir. " Avec mon bac, je souhaite me lancer dans l’entrepreneuriat, plus précisément le commerce international. Et j’aimerais venir aider mes frères et soeurs détenus en leur enseignant le français quand je serai libre. "

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