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Société & Culture

Samu social gabonais : huit ans de solidarité dans l’arrière-pays

Samu social gabonais : huit ans de solidarité dans l’arrière-pays

L’histoire avait pourtant commencé timidement. C’était en 2017, sous la tutelle de Paul Biyoghé Mba, alors ministre de la Santé et des Affaires sociales. Le projet, initié dans un contexte social tendu, suscitait autant d’espoir que de scepticisme. Une poignée de véhicules, quelques agents de santé, et une idée forte portée par le Dr Wenceslas Yaba : soigner ceux que le système de santé avait oubliés.

Huit ans plus tard, le Samu social gabonais est devenu une machine bien rodée. Son parc automobile a pris de l’ampleur, et ses caravanes sillonnent aujourd’hui tout le territoire, même les zones les plus reculées, de Mayumba à Mekambo, d’Okondja à Cocobeach. L’objectif reste le même : apporter gratuitement soins, médicaments, consultations spécialisées, kits alimentaires… et parfois simplement, de l’écoute.

Les chiffres relayés par la presse nationale et régulièrement publiés dans les colonnes de L’Union sont parlants : plus d’un million de consultations réalisées depuis 2017, des milliers de médicaments distribués sans frais, des centaines de personnes évacuées en urgence. Le Samu ne soigne pas seulement les corps : il restaure la dignité.

Le projet a aussi vu naître un centre d’accueil pour personnes en détresse. Là, dans une maison discrète, vivent les « Sam-Sam », ces bébés trouvés abandonnés près des poubelles ou dans les rues de la capitale. Ils y grandissent à l’abri du danger, nourris, soignés, entourés d’attention. C’était prévu dès le lancement, presque comme un pari sur l’avenir.

Le 1488, le numéro d’appel d’urgence du Samu social, continue d’être une ligne de vie pour de nombreux Gabonais. On y appelle pour une intervention rapide, un suivi médical, une prise en charge spécialisée. Certes, les témoignages divergent : certains dénoncent des lenteurs, d’autres saluent la constance du service malgré les moyens parfois limités. Mais tous reconnaissent l’utilité de cette structure qui n’a jamais cessé de fonctionner, même dans les périodes les plus troubles.

Sous le régime post-Bongo, le Samu social a conservé sa mission initiale. Il n’a pas été démantelé, ni abandonné. Il est devenu un outil de résilience nationale, une réponse concrète à l’inégalité d’accès aux soins.

Au fil des années, les équipes du Samu se sont professionnalisées. Des partenariats ont été noués avec les hôpitaux, les ONG, et les collectivités locales. Le service a gagné en efficacité, en rigueur et en visibilité. Il reste cependant confronté à des défis : la pérennité du financement, la logistique, et l’attente toujours plus forte des populations.

Mais malgré ses imperfections, le Samu social gabonais reste debout. Mieux encore : il avance. Porté par la détermination de ses agents, l’engagement de son coordinateur général, et la reconnaissance populaire, il continue de tracer sa route dans les profondeurs du pays.

Parce qu’au bout de ces pistes poussiéreuses et de ces files d’attente, il y a des vies à sauver.
 

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