D'un côté, les populations et autres acteurs politiques dénonçant l'illégalité de l'opération de déguerpissement. De l'autre, les pouvoirs publics qui, s'estimant dans leur bon droit, sont convaincus d'avoir agi en toute légalité.
C'est dire que d'aucuns ont vraiment du mal à cerner de quel côté se situe la légalité. D’autant plus que de l'avis de plus d'un, les habitants des zones de " Derrière l'Assemblée nationale et PlaineOrèty" ont été expulsés manu militari, sans autre forme de procès, en voyant leurs habitations et biens détruits avec une brutalité inouïe, déshumanisante, sans avoir été préalablement informés de la date de lancement de ladite opération.
Bref, à leurs yeux, tout ceci prouve la nécessité de se conformer, d'un côté comme de l'autre, aux dispositions légales en vigueur, seuls remparts contre toute forme de dérives et autres interprétations.
Et plus que tout, le gouvernement, dont l'image s'est fortement détériorée auprès d'une bonne partie de l'opinion publique en raison des errements constatés dans sa gestion de cette affaire, gagnerait à éveiller les consciences des populations et à se montrer pédagogue tout en tenant compte, bien entendu, des impératifs de " développement ".
Ce, d'autant que les Gabonais et Gabonaises, à l'image du mythe de la Caverne de Platon, noyés dans l'obscurantisme et également le laxisme des pouvoirs publics durant de longues décennies, ne peuvent redécouvrir la " lumière" dans la violence.
Si l'on ne peut faire d'omelettes sans casser des œufs, l'on peut néanmoins en faire en respectant la dignité des individus, en se conformant aux principes fondamentaux de notre vivre-ensemble.
La Ve République est sans doute à ce prix. L'État de droit, auquel aspirent toutes les franges de la population, ne saurait se soustraire, tout comme les citoyens, de connaître l'étendue de son rayon d'action.
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