Air Sénégal, Transair, Ceiba, Mauritanian Airlines...L’aéroprt de Libreville est-il en train de perdre son attractivité dans la sous-région ? En effet, plusieurs sources indiquent un désintérêt progressif des compagnies aériennes africaines pour l’espace aérien gabonais.
Si certaines ont préféré réduire leurs dessertes sur Libreville, d’autres y ont, indique t-on, réduit leurs fréquences suscitant un certain nombre d’interrogations quant à la compétitivité de la plateforme aéroportuaire nationale. Dans le secteur, presque tous les opérateurs refusent de témoigner à visage découvert.
De lours handicaps structurels
Mais les confidences de certains responsables en disent long sur la situation critique de l’aéroport de Libreville. Des lourds handicaps structurels qui se résument globalement en 5 points majeurs, indiquent-ils :
- des redevances de navigation parmi les plus élevées au monde ;
- des redevances aéroportuaires exagérées ;
- des infrastructures vétustes qui alourdissent le coût de maintenance des aéronefs ;
- des assurances aéronautiques surtaxées ;
- et un prix du kérozène, parmi les plus chers de la région (deux fois supérieurs au prix européen).
Lors de son lancement officiel le 31 août 2024, le nouvel opérateur national Fly Gabon avait déjà attiré l’attention du gouvernement sur ces différentes problématiques qui entravent la compétitivité de l’aéroport de Libreville.
" Le pétrole gabonais est pourtant raffiné ici et devrait constituer un avantage compétitif pour le transport aérien, à l’instar de ce qui a pu se faire dans les pays du Golfe. C’est l’exact contraire qui s’est produit jusqu’à présent. Le prix est un agrégat, le résultat de charges, de taxes et de redevances, qui font de notre pays, l’un de ceux qui pénalisent le plus le transport aérien. Le trafic des aéroports du Gabon est sur une tendance baissière lourde en raison de ce handicap ", avait prévenu le directeur général de Fly Gabon, Nyl Moret Mba.
Justification ou déni ?
Du côté d’ADL, on semble moins " catastrophé " par la situation justifiant le "pseudo-désintérêt" des compagnies aériennes étrangères précitées par leurs modèles économiques et leurs structures des coûts. Pour le directeur général d'ADL, Igord Simard, l’aéroport de Libreville ne peut être la cause de l’arrêt de ces compagnies.
" Air Sénégal est parti pour des raisons de rentabilité de la desserte. Les escales de Libreville et Douala ont été supprimées en octobre 2024. Il faut savoir que les compagnies d’Afrique de l’Ouest font face à un problème d’économie de ligne ou rentabilité de la desserte avec plusieurs escales et des charges importantes. Pour le cas de Transair Sénégal, la compagnie a arrêté après le crash de son aéronef il y a à peu près 3 mois. Ne pouvant disposer de fonds pour louer un autre aéronef, la ligne LBV est suspendue. S’agissant de CEIBA, la compagnie est en arrêt également pour des problèmes de rentabilité ", a-t-il indiqué.
Si M. Simard semble réfuter les différents handicaps attribués par les opérateurs aériens à l’aéroport de Libreville, il concède cependant une chose : " Il est vrai que les compagnies se plaignent du coût du carburant ". Voilà qui est dit.