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Politique

Situation confuse au PDG : entre exclusions et légitimité contestée

Martial Midépani lisant la décision d’exclusion. © DR

Le parti démocratique gabonais (PDG), en recomposition depuis la chute d’Ali Bongo Ondimba a, s'appuyant sur les textes issus de son 13e congrès extraordinaire et d'autres éléments, prononcé l’exclusion définitive de cinq de ses membres accusés d’activités contraires à ses valeurs et règlements. Il s'agit de : Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Francis Nkea Nzigue, Noé Mesmin Kondodo, Arthur Benga Djemé, tous anciens membres du bureau politique ou de ses instances dirigeantes, et Sylvestre Nzue Ndoutoum, simple militant.

Ils se seraient livrés depuis janvier 2025 à des déclarations subversives et intempestives visant à fragiliser l'ex-parti au pouvoir. Ils sont accusés d’avoir formé un "bureau illégal, factieux, subversif et séditieux", multipliant les appels à l’insubordination contre le directoire provisoire du parti et s’exprimant publiquement sur des sujets sensibles sans l'accord du parti.

Ali Akbar Onanga Y'Obégué est clairement accusé d'avoir usurpé la fonction de secrétaire général du PDG en qualité de quoi il a, le 6 juillet, commenté et stigmatisé la procédure judiciaire en cours impliquant certains membres de l'ancienne famille présidentielle. Les accusations sont lourdes : atteinte à l’unité du parti, trouble à l’ordre public, intelligence avec l’adversaire, soutien à des candidatures non agréées et comportements contraires à la morale politique. Autant de manquements qui, selon le PDG, justifient l’exclusion définitive des cinq membres, accompagnée d'une interdiction formelle de s’exprimer au nom du parti.

Par la voix de Martial Midépani, vice-président de la Commission centrale de discipline et des promotions (CCDP), le parti a dénoncé une atteinte grave à la légitimité de ses instances en affirmant que "le seul bureau légitime et légal du Parti démocratique gabonais est celui issu du 13e congrès extraordinaire du 30 janvier 2023".

BICÉPHALISME ?• Mais Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ne reconnaît pas la légitimité de cette démarche. Il affirme avoir reçu le 14 mai 2025, la notification officielle de sa nomination en qualité de secrétaire général du PDG. Il assure qu'Ali Bongo Ondimba s’adressera bientôt aux militants, laissant planer un doute sur le retrait de l’ancien chef de l’État de la vie politique alors que le directoire en place rappelle que ce dernier s’est officiellement retiré de la vie politique. La décision avait été annoncée par son avocat en septembre 2024.

Assez pour faire émerger des interrogations quant à la légitimité d'une fronde clairement ouverte et à l’éventualité d’un recours judiciaire pour revendiquer la direction du PDG. À défaut de trouver une issue en interne, ce sont peut-être les tribunaux qui trancheront, voire les urnes. En attendant, le ministère de l'Intérieur pourrait se retrouver face à une équation délicate : sous quelle bannière se présenteront les protagonistes de cette querelle ? Qui des deux camps pourra légitimement revendiquer le label PDG ?

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