Un nouveau modèle économique pour booster la croissance

La première édition du Gabon Economic Forum s’est ouverte hier à Libreville, à l'hôtel Radisson Blu. Placées sous le thème " Transformer l’économie gabonaise pour assurer une croissance durable et partagée ", ces assises de deux jours visent à poser les bases d’un nouveau modèle de développement pour le Gabon, à travers un plan réaliste, inclusif et ambitieux, générateur d’une croissance soutenue de 10% minimum intitulé "Programme national de croissance et de développement (PNCD) 2026-2030".

Pour le ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, Henri-Claude Oyima, les indicateurs économiques actuels ne peuvent plus garantir un niveau de croissance porteur de richesse.

D’où la nécessité de changer de paradigme en adoptant une nouvelle approche. En effet, l’économie nationale est marquée, a-t-il rappelé, par une croissance modérée et non inclusive, incapable de répondre aux besoins d’emplois massifs ; une inflation structurelle qui alimente la vie chère et érode le pouvoir d’achat des populations ; une masse salariale publique en hausse permanente et qui pèse lourdement sur les marges budgétaires ; une dette soutenable mais fragile ; et une signature financière de l’État affaiblie du fait des retards de paiement.

"Notre croissance économique stagne autour de 2,5% en moyenne par an, significativement en dessous du taux de croissance de la population. Le modèle actuel est essoufflé, et il ne produit ni prospérité partagée, ni souveraineté économique. Notre pays a connu une stagnation prolongée, révélatrice des limites structurelles de son modèle économique", a indiqué le ministre d’État.

Pour amorcer ce nouveau décollage, le gouvernement a décidé d’adopter une démarche ouverte, collective et responsable à l’endroit de toutes les intelligences du pays avec l’organisation de ce grand forum de réflexion regroupant des experts, des universitaires, des entreprises, des partenaires au développement et financiers et des décideurs publics.

"Nous attendons de ce forum des orientations claires pour construire une croissance économique, plus forte et plus résiliente ; des propositions audacieuses pour une discipline budgétaire renforcée ; des mécanismes innovants pour rendre notre dette soutenable et optimiser nos investissements ; des réformes concrètes pour redonner aux entreprises publiques un rôle stratégique au service de l’État et non à sa charge ; des solutions efficaces et novatrices pour lutter contre la vie chère, car aucun indicateur ne vaut plus que le bien-être des Gabonais", a insisté Henri-Claude Oyima.

ATTENTES• Pour le gouvernement, les conclusions de cette première édition du " Gabon Economic Forum " doivent permettre de répondre collectivement et sans équivoque à six grandes questions structurelles : Comment réactiver les voies d’une croissance économique durable à deux chiffres ? Quel est le rôle des entreprises dans la diversification de l’économie du Gabon ? Quelles sont les réformes nécessaires pour une politique budgétaire optimale ?

Quelle stratégie devons-nous adopter pour réduire durablement le coût de la vie et garantir la sécurité alimentaire et énergétique de notre pays ? Quel rôle doit jouer l’État actionnaire dans le développement économique du Gabon ? Comment garantir une gestion rigoureuse de la dette publique, dans une logique de soutenabilité et de responsabilité intergénérationnelle ? "Nous ne sommes pas réunis ici pour reproduire le passé, mais pour forger l'avenir avec ingéniosité.

Notre ambition est claire : atteindre une croissance vigoureuse, durable et inclusive, propulsée par la vitalité de notre secteur non-pétrolier. Pour y parvenir, nous devons proposer un nouveau modèle économique, pleinement en phase avec le Plan national de croissance et de développement (PNCD) actuellement en élaboration au ministère de la Planification et de la Prospective. Un modèle plus souverain, plus diversifié, plus juste", a souligné le vice-président du gouvernement, Hugues-Alexandre Barro Chambrier.