Transport fluvial : Pourquoi le M/V Obang reste à quai ?

Inauguré le 30 août dernier, le M/V Obang, un ferry flambant neuf de 500 places, est censé relier Libreville à Port-Gentil tout en desservant d’autres ports stratégiques de la région. Affrété par le groupe burkinabé Ebomaf, ce navire de près de 100 mètres de long et capable d'accueillir 150 véhicules suscite de nombreuses interrogations en raison de son inactivité persistante.

Malgré des attentes élevées, aucune marchandise ni passager n’a encore emprunté ses quais. Alors que la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) reste muette sur ce retard, une source au ministère des Transports a révélé que le problème principal réside dans les infrastructures portuaires. En effet, le tirant d’eau du M/V Obang, d’environ 5 mètres, dépasse les capacités d’accostage des ports d’Antarès à Owendo et de l’ancien port à Port-Gentil, qui ne peuvent pas accueillir de navires de cette taille.

Pour remédier à cette situation, des travaux de réaménagement des ports sont en cours, visant à approfondir le tirant d’eau de plus de 5 mètres. Ces travaux, financés sur fonds propres, devraient s’achever d’ici fin décembre 2024, permettant ainsi une mise en service du ferry entre janvier et février 2025.

Actuellement, le M/V Obang est de retour au port d’Owendo après un séjour de deux mois à Lomé, au Togo, pour récupérer des matériaux logistiques nécessaires à ces aménagements. Le gouvernement gabonais a accordé, en août dernier, une concession de 25 ans à Ebomaf, avec l'espoir que cette collaboration apportera des solutions aux défis du transport maritime en Afrique.

La mise en service de ce ferry est cruciale pour relancer les activités de la CNNII, qui se prépare à disposer à terme de quatre navires. Les attentes sont grandes, tant pour les passagers que pour le secteur économique gabonais, qui espère un développement rapide des liaisons maritimes.