Comme il fallait s'y attendre, la récente incarcération du président de la centrale syndicale Dynamique unitaire (DU), Jean-Rémy Yama – dans le cadre de l'affaire SCI Serpentin – continue d'alimenter l'actualité. Non pas que dans les rangs de la société civile. Pour preuve, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) d'Alexandre Barro Chambrier y a consacré son Conseil exécutif, tenu jeudi dernier. Occasion pour ce dernier et les siens de subodorer derrière la détention préventive de l'incriminé des relents juridico-politiques. " Le RPM s’étonne que l’intéressé ait été interpellé au moment de prendre l’avion, alors que rien n’indiquait qu’il avait l’intention de se soustraire à la justice. Par ailleurs, le RPM s’étonne également qu’il soit de nouveau poursuivi pour les mêmes faits, dans une affaire déjà classée sans suite par le même tribunal", a déclaré son secrétaire exécutif, Faustin Laurent Bilie Bi Essone. Non sans soupçonner un complot ourdi, par des mains tapies dans l'ombre, contre l'enseignant-chercheur.
" Le RPM constate que Jean-Rémy Yama fait régulièrement l’objet de harcèlements, d’arrestations et de détentions arbitraires, dans le but inavoué d’entraver son action syndicale. Cette pratique, de plus en plus récurrente, est de nature à créer un climat de terreur qui porte atteinte à la paix sociale dans notre pays", a-t-il ajouté. "(...) Le RPM exige la libération immédiate et sans condition de Jean-Rémy Yama, dont la place se trouve auprès de ses médecins traitants que dans une sinistre cellule de la prison centrale de Libreville", soutient-il. Pour rappel, le dirigeant syndical a été interpellé dimanche dernier, alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol à destination de Dakar pour y subir des soins médicaux. Puis, placé en détention préventive 48 heures plus tard pour présomption d'escroquerie et détournement à la suite de quatre plaintes déposés par ses collègues enseignants.
Yannick Franz IGOHO
Libreville/ Gabon