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Enquête

IAI : multiplier et mutualiser les efforts pour un redressement progressif

IAI : multiplier et mutualiser les efforts pour un redressement progressif

Depuis sa création, l’Institut africain d'informatique IAI incarne une vision panafricaine ambitieuse pour faire de l'informatique un levier de développement pour l'ensemble du continent. Créé en 1971 par l’Organisation de l'unité africaine (OUA) avec le soutien de l’Unesco et de la France, le siège de l'IAI est établi à Libreville au Gabon.

Dès ses premières années, l'IAI a su attirer des étudiants de toute l’Afrique noire francophone, proposant des formations rigoureuses en informatique, le modèle de cet établissement spécialisé reposant sur la mutualisation des ressources entre États membres qui sont co-propriétaires. Notamment le Gabon, le Cameroun, le Burkina-Faso, la Centrafrique, le Congo, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Togo.

Pourtant, malgré son potentiel, l’IAI a connu des périodes d'instabilité et de changement de régime qui ont perturbé et déstabilisé son fonctionnement depuis près de deux décennies. Et depuis 2015, l'Institut africain d'informatique fait face également à des difficultés de gouvernance, enchaînant ainsi des directoires transitoires, mais sans réelles réformes de fond.

Des problèmes d'infrastructures ont également affecté la qualité de vie et d’apprentissage au sein de cette grande école. Poussant ainsi les États membres a ne plus réagir.

Mais après plusieurs années de turbulences, et bien que l’établissement n’ait pas encore atteint son optimum, des avancées notables sont néanmoins observées tant sur le plan infrastructurel qu'académique. Une courbe de redressement progressif, est-on tenté de dire. Car il y a trois ans encore, l'environnement de travail au sein de cet établissement n'était pas encourageant.

Aujourd'hui, une visite sur les lieux suffirait pour observer les avancées. Les bâtiments délabrés ont été réhabilités. Mettant ainsi fin à des scènes surréalistes telles que la chute des lombrics à l'intérieur des locaux. L'amphithéâtre a été rénové récemment. Il a même été "prêté" à l'École de préparation aux carrières administratives (EPCA). Témoignage de la nouvelle santé de l'oeuvre.

Au-delà de l'aspect matériel, l'IAI s'emploie désormais à adapter son offre pédagogique aux besoins du marché numérique. L'an dernier, de nouvelles filières ont vu le jour, notamment en cyber sécurité, intelligence artificielle (IA) et big data. Dès la rentrée académique 2025- 2026, une nouvelle offre de formation, baptisée "prépa aux métiers du numérique" (prépa MN), sera mise à la disposition des jeunes détenteurs d’un bac non scientifique, pour leur permettre d’intégrer progressivement les filières techniques de l’institut. Un programme de refondation a été lancé en décembre 2024.

Comme quoi, malgré les années d’incertitude, des signes de redressement sont visibles, à en juger par les efforts de modernisation, la diversification de l'offre de formations et les autres apports.

L'Institut africain d'informatique demeure un symbole fort de la coopération africaine de technologie. En dépit des zones d’ombre qui peuvent persister, son histoire témoigne d'une ambition salutaire. Celle de former des talents africains capables de porter haut la révolution numérique du continent africain.

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