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Économie

SEEG : à la recherche des saboteurs

Le siège de la SEEG à Libreville. © DR

Une coupure générale d’électricité au lendemain de l’annonce de la fin de l’administration provisoire, plusieurs localités du pays plongées dans le noir, une "répétition programmée" le jour suivant à la même heure… Il n’en fallait pas plus pour que le gouvernement évoque, devant la concomitance des évènements, des actes des sabotage à l’origine de la rupture inédite, dans les nuits du 28 au 29 mai, de la fourniture d’électricité.

Impuissant, sans solution et face à la gravité des faits, le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, Philippe Tonangoye , n’avait pas d’autres choix que d’intervenir publiquement, le 31 mai 2025 sur la chaîne de la télévision "Gabon Première", pour dénoncer le complot qui se trame contre les installations de la SEEG. Avant d’annoncer la tenue d’une série de concertations et l’ouverture d’une enquête pour en débusquer les auteurs.

Selon les premières investigations officielles menées par la SEEG, cette situation résulterait de l’explosion d’une cellule dans un poste de distribution publique. Cet incident a entraîné, indiquent les techniciens, les déclenchements en cascade de l’ensemble des unités de production du réseau interconnecté du Grand Libreville, avec un impact sur la desserte en eau potable. Une réunion de crise s’est tenue le samedi 31 mai 2 025.

Une concertation entre le top management de la SEEG, les partenaires techniques et le gouvernement perturbé une nouvelle fois par une… coupure générale d’électricité. Une sorte de coup de pression, dirait-on, adressée au ministre quelques heures seulement après sa déclaration. Cette fois-ci, pas d’explosion comme dans le premier cas, mais un incident sur le câble Haute Tension 90 kV, qui relie la centrale Karpowership au réseau de transport SEEG. Cette indisponibilité a contraint la SEEG à mettre en place un programme d’alimentation alternée qui impacte actuellement l’ensemble des clients et usagers de Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum.

"Des travaux de réparation de la ligne endommagée sont en cours. Ils pourraient s’étendre sur quelques jours ", a prévenu la SEEG. Interrogations* En attendant les conclusions de l’enquête, on est en droit de s’interroger sur les raisons profondes de ces soudaines avaries. Qui a intérêt à ce que les délestages persistent dans le Grand Libreville et à l’intérieur du pays ? Comment les saboteurs tirent-ils profit de cette situation ? Était-ce un moyen d’affaiblir ou tout simplement d’écarter l’administrateur provisoire dont on pressentait une confirmation en qualité d’administrateur directeur général  ? Est-ce une mafia organisée par les prestataires mis de côté dans la nouvelle organisation ou les directeurs dont les privilèges ont été fortement réduits ? Des interrogations que les enquêtes doivent absolument élucider.

Mais au-delà, des questions de sécurité se posent également. S’il est quasiment impossible de surveiller en temps réel toutes les installations de la SEEG, quelles sont les mesures mises en place pour sécuriser les installations des centrales flottantes du groupe turc Karpowership ? D’autant plus qu’elles sont situées à la merci des pirates qui écument le golfe de Guinée avec une nouvelle prédilection pour les eaux gabonaises. Dans tous les cas, le ministre Tonangoye a réaffirmé la détermination du gouvernement à mener à bien la réforme structurelle du secteur de l’eau et de l’énergie. N’en déplaise aux jaloux saboteurs, qui on l’espère, seront traduits, cette fois-ci, devant les tribunaux.

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