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Sur le Net

Cyberharcèlement, diffamation : qui d’autre après Nazih ?

L’activiste Marwane Nazih ou «X Nazih X».

À peine la Haute autorité de la communication (HAC) tirait-elle la sonnette d’alarme sur les dérives numériques que l’affaire opposant Me Jean-Paul Moumbembe à l’activiste Marwane Nazih en devenait une illustration éclatante. La coïncidence n’en est pas une : les mises en garde de l’organe de régulation prennent tout leur sens face à un climat numérique où diffamation, insultes et cyberharcèlement deviennent monnaie courante.

La HAC avait dénoncé un "laisser-aller inquiétant" sur les réseaux sociaux, fustigeant la multiplication de propos diffamatoires, injurieux et attentatoires à la dignité humaine. Une pratique qui prend une forme bien connue au Gabon : le "Pressing", une pression numérique ciblée, violente et souvent sans fondement, visant à détruire la réputation de personnes publiques ou privées.

C’est précisément ce que reproche Me Jean-Paul Moumbembe à Marwane Nazih, connu sous le pseudonyme de "X Nazih X". L’avocat au barreau du Gabon accuse l’activiste d’avoir tenu, via des vidéos diffusées en ligne, des "injures graves" et des "allégations diffamatoires" en lien avec l’affaire judiciaire d’Hervé-Patrick Opiangah. Il lui reproche aussi de l’avoir faussement accusé d’avoir caché l’ancien ministre alors recherché, en plus de le traiter publiquement de "maudit" et d’"avocat corrompu".

Ne pouvant tolérer ce qu’il qualifie d’atteinte à son honneur, Me Moumbembe a saisi la justice, s’appuyant notamment sur un procès-verbal de transcription vidéo dressé par huissier (L'Union d'hier).

L’affaire met également en cause une autre figure du monde judiciaire : Pauline Akolly. Les faits sont graves. Et cette plainte fondée sur les articles 242, 283, 284 et 286 du Code pénal marque un tournant. Elle confirme la position de la HAC : non, les réseaux sociaux ne sont pas des terrains d’impunité.

La liberté d’expression ne saurait justifier la calomnie. Et ceux qui prennent Internet pour une arène de règlement de comptes doivent comprendre que les lois existent et seront désormais appliquées. Le numérique exige responsabilité. Cette affaire doit servir de leçon.

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