La fin d’année s’annonce " compliquée " pour certains hauts responsables administratifs, pour reprendre le jargon populaire. Après trois mois sans Conseil des ministres, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a tenu à transmettre un message fort aux prévaricateurs de la République et autres dilettantes de l’appareil administratif de l’État.
En effet, le Conseil des ministres du jeudi 19 novembre a procédé à une valse inhabituelle de directeurs généraux d’entreprises publiques. La plus grande surprise a été sans aucun doute le limogeage express de l’administrateur provisoire de la SEEG, Jean Lievin Idoundou Manfoumbi. Présenté comme le sauveur de la SEEG, l’ancien PCA n’aura pas achevé son mandat de 6 mois. Il a été débarqué au bout de 4 mois au profit de Steeve Saurel Legnongo, l’ex-liquidateur de la BGD.
L’autre victime du " jeudi noir " aura été le directeur général de l’Agasa. Pris en étau dans le scandale de Foberd-Gabon, Anatole Kabounou Onkoni, a été remercié, accusé, dit-on, d’avoir mal géré ce dossier. Il a été remplacé par l’ancien PCA, le Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou.
Promus lors du Conseil des ministres du 19 octobre 2023, le banquier Stéphane Mbadinga Ditengou a cédé également son poste hautement stratégique d’administrateur directeur général du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Relégué au cabinet du ministre Mays Mouissi en qualité de conseiller financier, il a été remplacé par Persis Essono Ondo, débouté récemment par la justice dans l’affaire pour la présidence du parti RÉAGIR.
Incarcéré à Sans-Famille pour des soupçons de détournements de fonds, Jean-Éric Raynard Ndama a vu lui aussi son sort définitivement scellé avec son remplacement numérique par Jean-Richard Ella Eya. À la Seteg, c’est Innocent Bithegue, pour cause de départ à la retraite, qui a cédé son poste à Emmnuel Eyeghe Nze.
Après le scandale sur l’utilisation des fonds de l’entreprise pour mener la campagne référendaire pour le compte du " Oui ", le directeur général de Gab’Oil, François Owono Messie a été débarqué avec toute sa " team " au profit d’Ernest Ndong Nguema. Jeté aux oubliettes depuis août 2023, l’ancien directeur général de l’Office national de l’emploi, Hans Ivala, renaît de ses cendres. Il a été promu directeur général de Pizolub, en remplacement de Steeve Saurel Legnongo, propulsé à l’administration provisoire de la SEEG.
Rigueur
À Trans’Urb, on a également changé la tête du " conducteur en chef ". Christian Tchemabela a été promu directeur général en remplacement de Michel Assoume Nzoghe. À la CNNII, le conflit ouvert avec le repreneur du groupe burkinabé Ebomaf a fait une victime. En effet, la vague de contestations a emporté le directeur général, le contre-amiral Alain Jérôme Mounjguet Ingoule. Il a été remplacé par le capitaine de frégate Ghyslain Moussavou Moussavou.
Au Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE), c’est Anicet Edzang Mba qui a été promu directeur général en remplacement de Puanne Paulin Moussounda, victime d'une forte pression liée à des soupçons de mauvaise gouvernance de l’organisme.
Des évictions et nominations qui traduisent la volonté des pouvoirs publics de restaurer les règles d'orthodoxie dans la gestion de ces entités, sans pour autant, qu'on dispose de réelles assurances sur la marche efficiente en vue des résultats escomptés. En attendant que les promus ne fassent leurs preuves.