Dans plusieurs marchés de la capitale gabonaise, on a du mal à se détacher de cette cohabitation qui ne semble pas susciter des inquiétudes, tant de la part des commerçants que du côté des consommateurs, en dépit du fait que leur santé soit manifestement mise en danger. Ce qui fait qu'à l'idée de voir des étals de vente des produits alimentaires exposées non loin des tas d'immondices ou d'ordures, cela n'émeut personne, apparemment c'est dans l'ordre normal des choses.
Même si d'autres reconnaissent le manque d'hygiène en ces lieux. "Ce qui est vrai, c'est que nous nous approvisionnons dans des endroits où l'hygiène n'est pas au rendez-vous. Aucune femme commerçante n'en tient compte", estime Pamela, une habitante du quartier Venez-Voir. Dans ce quartier du 3e arrondissement de Libreville, notamment au niveau du marché qui s'y est installé au fil des années, l'insalubrité a pris le dessus sur les notions de propreté. Làbas, les commerçantes sont paisiblement installées à côté d'un point d'apport volontaire, c'est-à-dire, un dépôt d'ordures qui, progressivement, se transforme en une décharge publique au beau milieu de l'espace commercial.
Ainsi, on y trouve toutes sorte des produits alimentaires : tomates, piments, patates, gombo, manioc, aubergines, oseille, voire des produits halieutiques, le poisson en particulier… exposés à la merci des odeurs nauséabondes, des mouches de diverses natures qui s'échappent de cette déchèterie et qui se posent régulièrement sur ces aliments à longueur de journée. Non sans mentionner les filets d'eaux usées qui fuitent de partout ainsi que la poussière.
"Nous sommes bien conscients que nous achetons de la nourriture dans des endroits sales. Mais, une fois à la maison, il faut prendre le temps de bien nettoyer. De temps en temps, je prends le soin d'utiliser même quelques gouttes d'eau de javel pour bien faire le nettoyage des aliments", explique Pamela.
Le constat est identique au marché de Nkembo, dans le 2e arrondissement. Ici, les commerçantes disposent également leurs produits "dans des endroits impropres, non loin des tas d'ordures, dans la poussière, en bordure de voie. Et les mouches qui viennent partout, voire des fosses septiques, s'y invitent et se posent sur les aliments. Et c'est là que plusieurs familles s'approvisionnent en termes de nourriture. Le tout, c'est de prendre le soin de bien nettoyer avant de faire cuire", explique une autre jeune femme qui, souvent, fait ses achats au marché de Nkembo.
Cette dernière avance même que cette situation n'est pas l'apanage des marchés de Venez-Voir ou de Nkembo. "Dans presque tous les marchés de Libreville, le constat est le même, n'en parlons plus au grand marché Mont-Bouët", soupire-t-elle. Le plus curieux est l'inaction des services d'hygiène de la mairie de Libreville et toutes les organisations non gouvernementales (ONG) qui, soi-disant, oeuvrent pour la protection des consommateurs.
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