Aller au contenu principal
Sport

Thierry Mouyouma : "Le match contre la Côte d'Ivoire est important, crucial, mais pas décisif"

Thierry Mouyouma

L'Union : Avec le recul d'un mois, qu'avez-vous gardé comme enseignements du stage et des deux matches amicaux des Panthères au Maroc ?

- Thierry Mouyouma : Les enseignements ont été multiples. Il y a eu la satisfaction de manière générale. Nous avons eu plus de temps pour travailler et insérer de nouveaux joueurs. Notamment ceux du championnat national où sur les deux derniers stages, pas moins de dix ont été appelés. Nous sommes le staff qui a largement renouvelé l'effectif avec pas moins de 20 joueurs appelés. Nonobstant les résultats des deux matches amicaux, ll était très important que nous testions le maximum de joueurs et travaillions dans la perspective des matches du mois de septembre. Même si nous pouvons nous appuyer sur une base.

Quid des nouveaux appelés pour la suite, notamment la fenêtre internationale du mois de septembre ?

- Nous sommes satisfaits des nouveaux appelés. Mais la problématique avec ces joueurs qui ont marqué des points est la date de reprise de leurs championnats. Je pense qu'ils ne demandent qu'à être compétitifs pour être rappelés. Mais tout dépendra de qui sera où et comment, sachant que les championnats n'auront pas pour la plupart repris ou à peine, et que la liste des joueurs retenus pour les deux matchs du mois de septembre devra être partie au plus tard le 15 août pour la libération des joueurs.

Comment avez-vous trouvé le niveau global du dernier National- Foot 1 ?

- Pour moi, il a été de bonne facture et je tire mon chapeau à la Linafp, qui a réussi à faire respecter les dates. Les joueurs se sont bien comportés, même si ce n'était qu'un tour de chauffe après deux années sans jouer. Les clubs ont donné satisfaction, ce qui a permis à la sélection nationale d'en profiter. Tous les joueurs appelés en sélection sont repartis avec au moins une cape. Ce qui a revalorisé leur saison et le travail des entraîneurs. Il faut rappeler, il y a quelques saisons, que très peu de joueurs avaient la chance d'intégrer les Panthères. Il faudrait donc continuer sur cette bonne et perfectible lancée.

Vous n'avez pas donné à Samson. Mbingui, le meilleur joueur du club champion du Gabon, une chance de retrouver la sélection. Est-ce en raison de son profil ou parce qu'il n'incarne plus l'avenir ?

- Votre question englobe une partie de la réponse. Nous sommes dans une projection visant le long terme et avons une façon de jouer qui demande un rythme et une agressivité positive que je ne retrouve pas en Samson Mbingui. Il n'en reste pas moins un très bon joueur sur le plan technique. Que ceux qui réclament son retour comprennent aussi la notion de choix d'un staff technique également tourné vers l'avenir. Ce en introduisant dans son groupe des joueurs plus jeunes à fort potentiel et capables de répondre aux attentes dans le jeu prôné.

La réconciliation avec Didier Ndong lui ouvre-t-elle de nouveau les portes de la tanière dès les rendez-vous décisifs du mois de septembre ?

- Il n'y a jamais eu réconciliation avec Didier. Parce que qui dit réconciliation dit qu'il y avait un problème au préalable. Or lui et moi n'en avons jamais eu. De manière directe, nous ne nous connaissions pas, mais il y a toujours eu du respect entre nous. Le but de notre rencontre est que nous avions eu envie de discuter. Et nous avons eu une discussion très constructive. Est-ce que cela lui ouvre les portes de l'équipe nationale ? Mais elles ne lui ont jamais été fermées. J'ai toujours dit que j'appellerai les joueurs en fonction des besoins de l'équipe. Ce qui dans son cas pourrait être fait en septembre prochain. Je vais quand même rappeler qu'en septembre 2023, Didier n'avait pas favorablement répondu à une convocation en arrivant hors délais. Il avait ensuite été écarté par la fédération. Pour moi, sacraliser l'équipe nationale passe par rappeler que tout le monde est important mais pas indispensable. Nous avons pu avoir des résultats probants parce que dès le départ nous avons fait de la discipline une priorité, en plus de l'ambition.

Comment voyez-vous la dernière ligne droite des qualifications du Mondial-2026 ?

- Au sortir du match aller contre la Côte d'Ivoire, j'avais dit que les jeux restaient ouverts et la suite m'a donné raison. Les Ivoiriens ont eux aussi connu un coup d'arrêt en chemin et le Gabon est en embuscade. Mais nous sommes dans un défi qui ne consiste pas qu'à battre la seule Côte d'Ivoire. Il sera important de remporter nos quatre derniers matches, afin d'avoir notre destin en main pour nous qualifier pour la première Coupe du monde de l'histoire de notre pays.

Battre la Côte d'Ivoire signifierait aussi pour vous d'obtenir enfin le scalp d'un cador continental. Est-ce une réflexion que vous avez ?

- Le match contre la Côte d'Ivoire est important, crucial, mais pas décisif. Parce qu'il restera deux rencontres éliminatoires à disputer. Gagner signifiera en effet venir pour la première fois à bout d'une équipe du chapeau 1 africain. Mais aussi prendre un avantage psychologique sur cet adversaire lors de la CAN.

Cela vous affecte-t-il de constater que, malgré la qualification pour cette CAN et le bon parcours en qualifications pour le Mondial 2026, nombre de compatriotes continuent de douter de vos compétences ?

- La critique en soi n'a jamais été mauvaise quand elle est constructive. Mais quand elle devient abjecte et personnalisée, quand elle tourne presque à la calomnie ou à la diffamation, je ne peux pas comprendre. Il ne faut pas croire que l'expertise ne vient que de l'extérieur ou de l'Occident. Le Maroc a atteint une demi-finale de Coupe du monde avec un sélectionneur marocain, les trois derniers pays vainqueurs de la CAN l'ont été avec un sélectionneur originaire de ces pays-là. D'autres pays du continent obtiennent de bons résultats avec un national à la tête l'équipe. Il nous a été assigné un objectif prioritaire que nous avons atteint, et un subsidiaire pour lequel notre pays a son destin en main. Nous sommes donc dans les temps.

Dans le football et bien d'autres secteurs de la vie, la critique ou la contradiction existent. Mais elles restent positives tant qu'elles apportent une amélioration de l'ensemble. Mais bon, le technicien et l'homme que je suis sont préparés à ces aléas. J'essaie chaque jour de transmettre une attitude stoïque aux miens qui en souffrent, parce que pas armés pour accepter des comportements gratuits venant d'autres êtres humains, de surcroît compatriotes. La charge de l'équipe nationale c'est en effet beaucoup de responsabilités et de sacrifices.

Pour finir, votre absence aux obsèques d'Aaron Boupendza a été diversement commentée dans les chaumières. Qu'en était-il exactement ?

- Le fait est que suite aux retours que j'avais eus, après des échanges avec le Fégafoot et le ministère des Sports, j'étais persona non grata. Je ne pouvais donc pas m'opposer à la volonté familiale, la mère notamment, qui refusait ma présence et celle de mon staff aux obsèques. Je ne pouvais pas non plus gâcher les hommages d'une Nation à l'un de ses plus dignes fils. Sans oublier que d'autres personnes avaient déjà pris rendez-vous pour manifester à mon endroit ce que je ne peux pas comprendre.

random pub

Carnet Rose
Chaine WhatsApp L'Union
Petites Annonces
Logo