« Nous remercions de tout cœur la communauté internationale, en particulier l’Union Africaine, de nous avoir sauvé la vie », déclarent-ils d’emblée, affirmant avoir été victimes de « détention arbitraire », de « violations permanentes de [leurs] droits humains » et de « tortures répétées ».
Les deux anciens membres influents du cercle présidentiel affirment que toute leur famille a été prise en otage dès la veille du coup d’État du 30 août 2023, y compris « le plus jeune enfant âgé d’un an ». Ils évoquent des humiliations, des mises en scène et des accusations qu’ils jugent fabriquées pour justifier l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités militaires.
Sylvia Bongo et son fils affirment avoir été détenus séparément, l’un dans une cellule vide à la prison centrale de Libreville, l’autre dans un bureau du sous-sol du palais présidentiel, à six étages sous les appartements du Président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. C’est là, disent-ils, qu’ils auraient subi des actes de torture perpétrés par « les militaires les plus proches du Président » : coups, électrocutions, simulacres de noyade.
Ils affirment également avoir été contraints de signer des documents cédant les biens familiaux, aujourd’hui « partagés par les proches du pouvoir ». La veille de leur départ, toujours selon leurs propos, ils auraient aussi été forcés de signer des engagements à garder le silence sur leur détention.
Mais dans ce texte, les deux anciens détenus annoncent qu’ils refusent désormais de se taire. Ils accusent les nouvelles autorités de préparer un procès par contumace « afin de légaliser la saisie de leurs biens, leur détention arbitraire et la prise de pouvoir par la force ».
Sylvia et Noureddin Bongo affirment avoir en leur possession des preuves audio et vidéo « irréfutables » qu’ils prévoient de remettre à la justice française. Ces documents, selon eux, montreraient notamment des aveux de torture, des actes de barbarie et des déclarations d’autorités judiciaires gabonaises reconnaissant agir sur ordre des plus hautes autorités.
Ils concluent leur message par une déclaration de défiance : « Puisque la justice gabonaise est aux ordres, alors nous n’hésiterons pas à nous défendre sur la place publique, preuves à l’appui. »
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