Le 6 novembre 2024, le parti réappropriation du Gabon de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir), dirigé par son président intérimaire Guy Roger Aurat Reteno, a officialisé son opposition au projet de Constitution proposé par le gouvernement. Lors d'une réunion tenue le 5 novembre, le parti a soumis les arguments des deux camps à un vote démocratique, et le « NON » a remporté plus de 60 % des suffrages, comme l'a annoncé le secrétaire exécutif Jean Valentin Leyama.
Pour Réagir, ce vote ne doit pas être interprété comme une contestation du président de la Transition ou du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), mais plutôt comme un signal d'alarme sur les insuffisances du texte. Le parti critique notamment le fait que le projet semble légitimer la prise de pouvoir par la force, en remplaçant des aspirations populaires par des dispositions qui, selon eux, ouvrent la voie à une amnistie pour les militaires impliqués dans le coup d'État du 30 août 2023.
Les membres de Réagir soulignent également leur désaccord sur la durée du mandat présidentiel, fixé à sept ans, plaidant pour un retour à une période de cinq ans afin de favoriser un renouvellement démocratique. Ils critiquent les conditions d'éligibilité énoncées dans l'article 43, qui, selon eux, excluent arbitrairement de nombreux citoyens de la vie politique.
La question de la séparation des pouvoirs est également au cœur des préoccupations de Réagir. Jean Valentin Leyama a exprimé des doutes sur la compatibilité des articles 41 et 69, soulignant que le texte actuel pourrait nuire à la cohabitation entre le président et le Parlement, tout en limitant le pouvoir de censure du Parlement sur le gouvernement.
Dans une démarche constructive, Réagir appelle les autorités à prendre en compte leurs préoccupations avant l'adoption finale du texte. Le parti insiste sur le fait que chaque voix, qu'elle soit pour ou contre le projet, doit être entendue dans le cadre d'un débat national enrichissant. Ils appellent à une égalité de traitement entre les partisans du « OUI » et ceux du « NON », afin de respecter le principe fondamental de la pluralité d'opinions.
En conclusion, le vote « NON » de Réagir représente non seulement une position politique, mais aussi un appel à un dialogue inclusif et à une réforme profonde visant à répondre aux aspirations des Gabonais.