Dans une récente interview accordée au journal *L'Union*, Charles M'Ba, ministre du Budget et des Comptes publics, a abordé les défis auxquels font face les départements ministériels concernant l'exécution de leurs budgets de fonctionnement pour l'exercice 2024. Malgré l'ouverture anticipée des crédits dès janvier et des efforts de sensibilisation, plusieurs ministères peinent à disposer de leurs budgets, en raison de divers facteurs.
M'Ba a d'abord noté que la gestion budgétaire a été révolutionnée cette année, avec des crédits disponibles dès le début de l'exercice. Cependant, il a mis en évidence que la méconnaissance des procédures par certains fonctionnaires et le non-respect des préalables nécessaires à l'exécution des budgets sont des problèmes persistants. La formation tardive des responsables et l'envoi tardif des contrats annuels de performance compliquent également la situation, freinant l'accès aux financements prévus.
Le ministre a également évoqué des réalités supplémentaires qui affectent l'exécution budgétaire, notamment la lenteur du rythme d'encaissement des ressources. Pour l'année 2024, un emprunt significatif de près de 1 200 milliards de francs CFA n'a pas été entièrement mobilisé, ce qui entraîne des difficultés dans l'exécution des budgets et des arriérés.
Concernant les budgets non exécutés à la fin de l'exercice budgétaire, M'Ba a rappelé qu'ils sont annulés selon la loi, sauf pour certaines dépenses d'investissement qui peuvent être reportées. Ce principe d'annualité budgétaire est crucial pour éviter les reports automatiques. Le ministre a aussi abordé les plaintes des représentations diplomatiques gabonaises à l'étranger concernant l'absence de budget de fonctionnement, expliquant que cela était lié à des mises à disposition progressives des fonds, dépendant de la trésorerie.
Enfin, M'Ba a commenté les menaces de sanctions du président de la République contre certains fonctionnaires accusés de retenir des budgets. Il a affirmé que des mesures sont prises pour assurer que les crédits soient correctement utilisés, tout en soulignant que ces pratiques douteuses ne concernent qu'une minorité des agents. Cette interview met en lumière les défis complexes de la gestion budgétaire au Gabon et les efforts du ministère pour améliorer la situation, tout en appelant à une meilleure formation et à un respect strict des procédures.
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