Le village Andem, situé au PK 74 sur la route nationale 1, a accueilli ce vendredi 19 octobre une délégation conduite par Marie-Françoise Dikoumba, gouverneure de la province de l’Estuaire. Dans une ambiance festive marquée par un bain de foule et des cérémonies protocolaires, les autorités locales, dont le préfet et le délégué spécial en charge du département du Komo, se sont réunies pour une consultation publique cruciale.
Accueillie avec chaleur, la gouverneure et son équipe ont pris place dans un espace aménagé au domicile de la cheffe de canton, tandis que les habitants, massés sous trois tentes, attendaient impatiemment la rencontre. Les chefs de regroupements et de villages, reconnaissables à leurs tenues kaki d’apparat, étaient installés aux premières loges, prêts pour un échange direct et franc.
C’est la gouverneure Marie-Françoise Dikoumba qui a ouvert les discussions en rappelant l’importance de cette réunion : “Nous répondons à une exigence réglementaire, celle de la consultation publique, qui doit être organisée chaque fois que les populations doivent être déplacées ou des biens privés doivent être détruits”. Ce type de rencontre est familier aux habitants de la région, qui ont déjà été consultés lors de projets d’envergure similaires par le passé.
Marie-Françoise Dikoumba a ensuite officiellement présenté le projet en question : la construction d’une autoroute en 2x3 voies. “Il est question de vous informer qu’il y a la construction de l’autoroute, qui va partir d’Andem en passant par Nzamaligué, Ayeme Maritime et qui va arriver à Akournam dans la commune d’Owendo, sur une distance de 56 km”, a-t-elle expliqué, vêtue de son uniforme de commandement. L’objectif de la rencontre était de sensibiliser les populations locales à ce vaste chantier et aux impacts qu’il entraînera.
Ce projet routier s’inscrit dans la volonté des autorités de stimuler le développement par la création d’infrastructures modernes. La gouverneure a insisté sur le fait que les équipes des administrations sectorielles — notamment celles du cadastre, de l’habitat, des travaux publics, et de l’agriculture — passeront bientôt dans la zone pour collecter des données précises sur les habitants dont les biens sont situés sur l’emprise du projet.
Ces biens concernent principalement les plantations, les vergers, les arbres fruitiers, les constructions, ainsi que les sépultures. L’objectif est clair : identifier ces possessions pour permettre un processus équitable de dédommagement et de déplacement. “Il s’agit de déplacer les sépultures, de compenser les pertes matérielles et, si nécessaire, de trouver des sites de relogement pour les familles concernées”, a précisé l’autorité.
Cependant, malgré les explications fournies, certaines inquiétudes ont émergé au sein de l’assistance, notamment sur les compensations financières et la relocalisation des familles. Les habitants espèrent que ce projet d’envergure se déroulera dans le respect de leurs droits et de leurs biens.
La consultation s’est déroulée dans un climat serein, permettant à chacun d’exprimer ses préoccupations. Les prochains mois verront le début des opérations de terrain, marquant une étape cruciale dans l’avancement de ce projet structurant pour la région et ses habitants.