Samedi dernier, autour de leur présidente, Élisabeth Ngoua Mbina, elles étaient, une fois de plus, réunies à leur siège provisoire de l'Ancienne-Sobraga, à Libreville. Elles, ce sont ces dames qui composent le Réseau national des femmes médiatrices de paix pour le Gabon (Refem-Ga). Une organisation affiliée au Réseau des femmes médiatrices de paix de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (Refe-mac) créée il ya un peu plus de huit mois.
En réponse à une recommandation de la première assemblée générale du Refemac tenue du 17 au 19 novembre 2023 àMalabo, capitale politique et administrative de la Républiques sœur de la Guinée équatoriale."Cette recommandation, explique Élisabeth Ngoua Mbina, portait sur la mise en place des réseaux nationaux dans les onze États membres de la CEEAC".
La réunion convoquée ce jour par le bureau directeur vise donc à outiller les membres, à la faveur d'échanges interactifs, dans l'identification, la circonscription, la gestion et le règlement des conflits. Tant le Renafem-Ga, qui regroupe plus d'une cinquantaine d'organisations de la société civile œuvrant dans divers domaines, s'attache principalement à promouvoir la paix et la sécurité au Gabon. Tout en impliquant activement la gent féminine dans les processus de médiation et de résolution des conflits.
En fait, l'idée est de mettre la vertu de la douceur, incarnée par les femmes, au service du règlement des conflits. Et si fédérer toutes les femmes médiatrices en vue de leur meilleure représentativité et de la prise en compte de leur rôle et de leur potentiel dans les processus de prévention des conflits constitue une mission noble pour l'organisation que pilote Mme Ngoua Mbina, il est donc normal que toutes les parties prenantes sachent exactement de quoi l'on parle lorsque le terme "conflit" est évoqué. Et affirmer ici que les participantes ont été bien servies est le moins que l'on puisse écrire.
Selon l'une des conférencières, le conflit peut être défini comme une situation où deux parties ou plus s'opposent en raison d'un désaccord ou d'une divergence d'intérêts. Il peut avoir divergences d'opinions, de valeurs, de besoins ou encore d'intérêts matériels. Le conflit peut s'exprimer sous différentes formes (violence physique ou verbale, rivalité, compétition, etc.) et concerner aussi bien des individus que des groupes sociaux ou des États.Les conflits peuvent aussi être latents, stades où il existe une incompatibilité d'objectifs entre deux ou plusieurs parties, ce qui peut donner lieu à un conflit ouvert. Ici, le conflit est caché à la vue de tous, même si une ou plusieurs des parties sont susceptibles d'être conscientes du risque de confrontation.
Autre sujet d'édification des membres du Renafem-Ga, la gestion des conflits qui, elle, est la capacité d'anticiper, de reconnaître et de régler les différends de façon efficace. Si la force, le compromis et le consensus constituent les trois manières de règlement d'un conflit, les experts conseillent de maîtriser la communication, cet outil essentiel dans la démarche visant à taire les hostilités. Autant de connaissances utiles et nécessaires pour les femmes médiatrices qui doivent être suffisamment conscientes de leur rôle, et notamment en cette période de transition politique au Gabon. Elles doivent en effet connaître leurs droits, suivre l'actualité, connaître la législation gabonaise, etc. pour être plus percutantes dans leurs opérations de sensibilisation et de médiation. Toutes les participantes sont unanimes : la formation reçue est un atout supplémentaire qui va les aider dans leurs activités. Mais au fait, quelles actions ont déjà été posées par le Renafem-Ga depuis sa création ?